C'était une simple pièce de plus dans la collection de fossiles de l'acteur américain Nicolas Cage : le crâne d'un Tyrannosaurus bataar, similaire au Tyrannosaurus rex, vieux de 67 millions d'année. La star, surenchérissant sur les offres de Leonardo DiCaprio, le remporta pour la somme de 276 000 dollars lors d'une vente aux enchères à Beverly Hills en 2007. Or ce crâne se retrouve aujourd'hui "au cœur d'une enquête sur la contrebande de fossiles illicites", rapporte le Sunday Telegraph, à l'heure où "les os de dinosaure deviennent les nouveaux objets de collection incontournables pour les multimillionnaires d'Hollywood, de Wall Street et de la Silicon Valley", selon un autre article du journal britannique.
Le crâne proviendrait en effet, d'après le Telegraph, d'un certain Eric Prokopi, qui se présentait comme un "paléontologue commercial" mais qui avait plaidé coupable l'année dernière pour l'importation illégale de fossiles provenant de Chine et de Mongolie. Depuis, les douanes américaines sont à la recherche des pièces préhistoriques qu'il aurait fait voyager et vendues au marché noir.
Parmi son butin, un squelette de Tyrannosaurus bataar de 70 millions d'années, mesurant 2,43 mètres de haut et 7,31 mètres de long, a été restitué en mai à la Mongolie, selon l'Agence France-presse. Il avait été saisi en 2012 après sa vente aux enchères pour plus d'un million de dollars à New York. L'homme détenait aussi un autre Tyrannosaurus, deux squelettes de Saurolophus angustirostris – un dinosaure herbivore –, et deux squelettes d'Oviraptors. Il avait aussi acheté en Chine un squelette de Microraptor – un petit dinosaure ressemblant à un gros oiseau.
"Le désert de Gobi, qui comprend une étendue de grès connue sous le nom de 'formation de Nemegt', l'un des deux principaux sites de dinosaures dans le monde, est empli de pillards qui descendent sur des sites souvent identifiés par de vrais paléontologues, et les dépouillent de tous les os qui leur semblent avoir une valeur", explique le journal. Ils sont ensuite importés en Europe, en Amérique ou au Japon et vendus aux enchères, sur Internet ou dans des foires aux fossiles.
Ces pratiques ôtent à la communauté paléontologique toute possibilité de comprendre comment les os étaient disposés dans la pierre, quels autres fossiles les entouraient, ou toute autre information d'intérêt scientifique, déplore un article d'un blog de Slate, qui les compare à du braconnage. Depuis 1924, la Mongolie considère ces fossiles comme une propriété nationale, et leur exportation est interdite.
Source Le Monde
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