Utlagr (Québec Pöwa)

Je reprends la bio du site officiel :

Dans l’espoir de créer un projet musical original et extrême, Éric Ouellet et Jacques Villiard échafaudèrent en octobre 2001 la base de ce qui allait devenir Utlagr. Un an plus tard, la formation fut complétée par François Fortin aux percussions et Sébastien Martel à la basse. Ainsi, Utlagr était née et encore aujourd’hui, le groupe est constitué de ces membres fondateurs. Le nom du groupe signifie en vieux norrois « hors-la-loi » et c’est en l’honneur de Rolfr Utlagr, fondateur de la Normandie et bassin de nos origines, que nous l’avons choisi.

Musicalement, Utlagr tente de créer des pièces agressives et rapides tout en conservant une certaine mélodie, donnant ainsi une touche épique aux compositions. Notre musique peut être qualifiée de « Black Metal » car elle puise ses racines dans cette mouvance d’origine nord européenne. Par contre, Utlagr n’est pas un clone des groupes norvégiens, le groupe s’efforce d’apporter le maximum d’originalité aux pièces.

Concernant l’idéologie et la philosophie véhiculées par Utlagr, encore une fois nous tentons de nous démarquer. Contrairement à la plupart des groupes « Black Metal », nous ne sommes pas sataniques. Nous préférons faire la promotion du paganisme nordique car il s’agit de valeurs qui marquent notre vie de tous les jours. Ici encore, nous nous démarquons d’une certaine mouvance qui accorde une place majeure à la politique et à la haine raciale. Utlagr n’a aucun intérêt dans la politique, qu’elle soit de gauche ou de droite et nous ne faisons pas la promotion de la suprématie blanche. N’allez pas croire que nous nous imposons comme moralisateur. Tous et chacun peuvent véhiculer les idées qu’ils veulent mais nous préférons mettre l’accent sur la défense du patrimoine culturel et de nos coutumes ancestrales sans y mêler le national-socialisme (bizounourssme) ou le fascisme. Nous avons tout de même un point en commun avec le reste de la scène « Black Metal » ; la haine envers le christianisme et le monothéisme en générale. Nous croyons que les trois grandes religions monothéistes sont à l’origine de notre distanciation de la nature menant ainsi à sa destruction. Ces religions prônant le pardon, la tempérance et l’humilité détruisent la force de caractère et la combativité de chaque être humain, le réduisant ainsi à l’état de bête de somme. Nous croyons que le paganisme est la solution contre le dogmatisme honteux véhiculé par ces croyances et une façon saine de se réconcilier avec Mère-Nature. Les dieux et déesses représentent ce qu’il y a de plus naturel chez l’humain: l’amour, la haine, la recherche du plaisir, le courage, la sensualité, la force de créer ou de détruire, etc.

http://www.utlagr.net/biographie.php


Discographie : Traditions Normandes (2006)
Label : Sepulchral Productions


Trois excellents titres à écouter ici sur leur page Myspace : http://www.myspace.com/utlagr

Interview - Utlagr


Salutations Utlagr ! Toute la communauté francophone de Metal Federation vous remercie sincèrement de lui dédier un peu de votre précieux temps libre !

1. Entrons tout de suite dans le vif du sujet; pouvez-vous nous présenter rapidement l'entité d'Utlagr pour celles et ceux qui ne vous connaitraient pas ?

Eric : Utlagr est un band de Black/Death métal de Québec. En 2001, j’ai proposé à Jacques de fonder un band de métal extrême. Le soir même la pièce I Remember, qui se trouve sur notre démo Traditions Normandes, fut composée. Voilà comment Utlagr vit le jour.

2. Quand et comment est née votre collaboration avec Sepulchral Productions, label émergent lancé par Myrkhaal de Frozen Shadows ?

Eric : C’est en octobre 2006 que Martin a entendu parler de nous. Le nom du band circulait pas mal au Québec à cette époque. Il est par la suite venu nous voir lors d’un concert à Montréal. Il a aimé ce qu’il a vue et entendu et nous a offert un contrat pour l’album 1066-Blood And Iron In Hastings. On peut dire que Martin fait maintenant partie d’Utlagr. Il s’occupe de nous d’une façon très professionnelle et depuis que nous sommes sur son label, Utlagr a de plus en plus de visibilité. Martin est devenu un très bon ami et c’est avec fierté que nous faisons partie de la famille de Sepulchral Productions.

3. Vous êtes très attachés à vos racines et notamment aux traditions normandes (Traditions Normandes est d'ailleurs le nom de votre première production). Pouvez-vous nous expliquer les raisons de cet amour pour votre patrimoine et l'intérêt de transmettre tout ceci au public ?

Sébastien : Il s’agit purement et simplement d’une démarche identitaire. Subissant les contre-coups de la mondialisation, les gens perdent toute notion d’identité. Les cultures s’uniformisent pour devenir une masse grise tournée vers le capitalisme et la surconsommation, au grand plaisir des énormes corporations à l’origine des changements socio-économiques actuels. Chaque culture se doit de conserver son intégrité, c’est la multitude des langues, des traditions et des modes de vie qui créent la richesse humaine.

Au Québec, depuis la phase finale de l’invasion anglaise en 1759, les Québécois d’origine française se battent pour conserver leur patrimoine. C’est ce qui constitue en majeure partie notre culture distincte. Par contre, nous ne sommes pas apparus sur ce continent par magie, la plupart de nos ancêtres provenaient du nord de la France, dont la Normandie. C’est donc par respect pour nos ancêtres normands mais aussi en hommage au fondateur de cette région que nous avons choisie d’aborder ces thèmes. Celui que vous nommez le roi Rollon, c’est à dire le Norvégien Hrólfur útlægur, est à l’origine du nom Utlagr, signifiant en vieux norrois « hors-la-loi » et « proscrit ».

4. Il y a un débat récurrent dans le monde francophone concernant la langue choisie par les groupes pour les paroles, certains préfèrent l'anglais, d'autres le français pour différentes raisons. Et vous, avez-vous hésité à un moment donné pour le choix de la langue ? Pensez-vous continuer à chanter en Français lors des prochaines productions et pouvez-vous expliquer le choix d'alterner entre Français et Anglais ?

Sébastien : Honnêtement, nous avons hésités à utiliser la langue française pour nos paroles. Nous avions des craintes à propos de la tonalité et du débit de la voix engendrés par notre langue maternelle. Après quelques tentatives, nous nous sommes aperçus qu’elle convenait parfaitement à notre musique. Le choix d’alterner entre l’anglais et le français est aléatoire. Lorsque je veux aborder un sujet plus complexe, je préfère utiliser ma langue maternelle, cela me permet d’exploiter au maximum les différentes nuances du français. Par contre, l’anglais permet des textes très dynamiques et agressifs. Pour les prochaines compositions, je crois que je vais utiliser uniquement la langue de Molière par soucis de cohérence avec notre démarche identitaire.

5. Votre succès dépasse désormais la frontière Québécoise et votre nom circule de plus en plus en France. Qu'en est-il des pays non francophones à l'heure actuelle ? Votre nouvel album "1066 - Blood And Iron In Hastings" se vend-il bien ?

Eric : Nous avons reçu d’excellentes critiques à travers le monde. Notre nom circule de plus en plus en Europe et aux USA. L’album se vend très bien et j’aimerais aussi ajouter que je suis vraiment content du support que nous recevons de la France.

6. Votre emploi du temps commence à être bien chargé au niveau des lives prévus au Québec, preuve encore une fois de votre succès croissant. Envisagez-vous par conséquent de venir jouer en France si la possibilité se présente à l'avenir ?

Sébastien : Bien sûr ! Si l’opportunité se présente, nous n’hésiterons pas à visiter le vieux continent. Tout dépend des ententes négociées entre nous, Sepulchral Productions et les promoteurs français. Les vols intercontinentaux étant plutôt dispendieux pour les nord-américains, ce n’est pas toujours simple de nous déplacer à l’étranger. Nous avons le même problème si nous voulons jouer dans l’ouest du Canada, les prix des transports sont ridicules, ce qui limite nos déplacements. Tout est une question d’argent et non un manque de volonté !

7. Parvenez-vous à vivre de la musique ou vous permet-elle de gagner un peu d'argent ? Que faites-vous de vos vies en dehors du groupe ?

Sébastien : La musique « Metal » est rarement payante. Pour l’instant le groupe n’engendre plus de dépense et nous avons réussis à mettre un petit montant de côté pour les imprévues. Par contre, nous avons tous des emplois qui ne concerne pas Utlagr. Nous parlions de jouer en France à la question précédente, un autre facteur qui restreint les activités du groupe est l’horaire de chacun. Nous avons tous un agenda chargé et des responsabilités familiales qui limitent en quelque sorte les allers et venues d’Utlagr. Personnellement, je suis archéologue, spécialisé en « âge du fer » scandinave. L’été je travaille sur différents chantiers de fouille archéologique et l’hiver je me consacre à l’écriture. Présentement, je travaille sur un mémoire pour mes études universitaires.

Eric : Moi je suis militaire. Et je suis un nouveau papa ; ce qui occupe beaucoup de mon temps…hehehe !!!

8. Sur le dernier Metallian, nous avons pu lire une critique plus qu'élogieuse de votre art (à lire sur votre site). On vous y compare au grand Dissection des débuts. Quel effet cela fait d'être déjà assimilés aux plus grandes formations du black metal mélodique ? Cela n'est-il pas dérangeant en un sens lorsque l'on veut conserver sa propre identité musicale ? (On imagine que les sentiments doivent être partagés dans ce cas précis même si ça doit faire énormément plaisir.)

Sébastien : Le problème que tu soulèves va toujours se présenter. L’originalité de notre musique sera toujours questionnée car c’est extrêmement difficile d’innover dans le milieu du Black Metal. Si nous voulions absolument expérimenter pour fracasser des barrières stylistiques déjà existantes, nous aurions travaillés sur un projet musical à la Ved Buens Ende ou dans la même veine que le dernier album de Dødheimsgard. Ou bien nous aurions tentés de créer un hybride entre le Black Metal et un autre style musical… Encore là, des gens nous auraient reprochés un certain manque d’originalité. On ne peut pas s’en sortir. Oui, UTLAGR est souvent comparé à Dissection, tant mieux ! Ce groupe est légendaire et synonyme de qualité, je n’y vois donc pas de problème. Notre but n’est pas de faire d’UTLAGR un clone des groupes Black/Death metal mélodiques suédois mais la comparaison tien la route.

9. Quels sont pour vous les groupes ou personnes qui ont marqué l'histoire de la musique et du Metal ? Avez-vous par la même occasion des coups de coeur en ce moment à conseiller aux membres de Metal Federation ?

Sébastien : Il y en a plusieurs mais si on s’en tien à la scène Metal à proprement dite, je dirais Tony Iommi pour avoir créé le chef d’œuvre qu’est Black Sabbath. Je nommerais également Quorthon pour l’innovation et l’empreinte qu’a laissée Bathory sur la scène Black Metal actuelle. Finalement, plus près de chez-nous, il y a Voïvod qui ont carrément inventés un style particulier au sein de la scène Speed/Thrash Metal mondiale. Ils sont très souvent cités comme influence majeure pour plusieurs groupes Metal.

10. Pour terminer si vous avez un message à faire passer, un coup de gueule à pousser, ou quoi que ce soit à rajouter, n'hésitez pas à vous lâcher !

Eric : Merci à Metal Fédération pour cette entrevue et nous espérons vous visiter bientôt pour une tournée mémorable.


Merci beaucoup pour votre disponibilité ! On espère vous voir le plus vite possible accompagnés de plein d'autres formations de Sepulchral Productions pour une tournée historique en France !
Que la force soit avec vous !
Hailsa Utlagr !

http://myspace.com/utlagr
http://www.utlagr.net