Jérémy Rimbaut, 26 ans, est soupçonné d'avoir tué puis mangé une partie du cœur et la langue d'un homme de 90 ans. M6 revient sur la personnalité de cet ancien militaire
"Il avait la jambe qui tremblait, il était vraiment mal. Ça se voyait qu'il n'avait pas dormi et qu'il n'était pas lui-même. Il était complètement une autre personne". Deux jours avant le meurtre d'un homme de 90 ans le 14 novembre à Nouilhan, dans les Hautes-Pyrénées, Marie, alors en couple avec Jérémy Rimbaut, avait noté un brusque changement de personnalité.
"Il ne cherchait qu'une chose : c'était de me convaincre que c'était la fin du monde qui arrivait le 1er décembre, c'est le jour où il fallait fuir les flammes, qu'on allait s'envoler comme des oiseaux", témoigne la jeune femme à M6. "C'était comme si on avait pris possession de lui, il était possédé", poursuit-elle.
Ancien militaire au régiment de Poitiers -il avait servi en Afghanistan-, Jérémy Rimbaud avait grandi à Momère dans les Hautes-Pyrénées. Aux journalistes de l'émission de M6, d'anciennes connaissances le décrivent comme quelqu'un de calme. "Il n'a jamais eu un sursaut d'humeur, c'était un exemple sur le terrain", se souvient Sébastien, avec qui il avait joué au foot il y a une quinzaine d'années.
Interrogé par La Dépêche du Midi peu de jours après les faits, le père de cet ancien militaire au régiment de Poitiers disait ne pas comprendre. " Comment expliquer une chose pareille ? Personne ne peut le faire. Nous sommes une famille normale, nous l'avons élevé normalement".
L'agriculteur que Jérémy Rimbaud avait agressé après le meurtre parlait d'une "machine". "Ce n'était pas un homme normal. Il était comme surhumain".
Lors de sa garde à vue, le jeune homme avait expliqué avoir entendu des voix et répondu à "un message d'origine supérieure". Aujourd'hui, l'ancien militaire est interné à l'Unité pour malades difficiles de Cadillac en Gironde. Selon des médecins cités par M6, le stress post-traumatique décelé en juin 2011 à son retour d'Afghanistan "aurait pu déclencher une maladie lourde, comme la schizophrénie". Là-bas, il avait confié à son ex-compagne avoir échappé à un attentat. "Il m'avait dit : je ne sais pas si j'ai bien fait de m'engager dans l'armée".
Voir le reportage à partir de la 30e minute
http://www.6play.fr/m6/66-minutes/#/m6/66-minutes/11336706-emission-du-05-janvier