Aokigahara

La forêt Aokigahara aussi appelée mer d'arbres est connue pour deux choses au Japon, sa vue époustouflante sur le mont Fuji et sa concentration de suicides...

Aokigahara est le lieu de nombreux suicides : 2 645 suicides en janvier 2009 (+ 15 % par rapport à janvier 2008), d'où un grand nombre d'histoires de forêt hantée.

Sans aucune envie suicidaire, j'avoue que cette forêt attire.

Légendaire cette forêt. Bon, reste plus qu'à économiser 2 vies pour se payer un voyage au Japon, il doit y avoir pas mal de crânes là bas non?
J'ai récemment vu un film qui s'y passe en partie, un film américano/japonais, dont évidemment je ne me souviens absolument pas le nom.
Le pays du soleil levant est très enclin au suicide, et ce depuis toujours, c'est étrange. Rien que le bizarre film suicide club, le Harakiri, et les suicides collectifs, Kamikazes, ça leur donne une certaine originalité dans le domaine, et le contexte de cette forêt qui vient s'ajouter à cette liste... (d'ailleurs ce n'est pas elle qui est archie polluée au pied du mont Fuji?

Pour les amateurs de restes humains, apparemment c'est le paradis.

JE comprends qu'on y perde le sens de l'orientation! Si en plus la géologie s'en mêle ! Elle est belle cette foret, très primitive, c'est ça qui doit faire peur...

On se donne sans doute plus facilement la mort au Japon où n'existent pas les interdit judéo-chrétiens sur le suicide. Que les gens viennent se suicider dans cette forêt s'explique par sa réputation, un peu comme au moyen-âge en terre chrétienne on se suicidait plus le vendredi, à cause de la connotation sinistre qu'avait ce jour (la passion et la crucifixion)

Je me mis un instant à songer à cette foret attirante, et à rêver fortement de m'y rendre...

Renseignez vous sur les yôkaï avant ! C'est peut-être ce qui vous sauvera la vie !

Darkside a écrit:

On se donne sans doute plus facilement la mort au Japon où n'existent pas les interdit judéo-chrétiens sur le suicide.

Justement, c'est l'existence d'un autre systême de valeurs qui favorise le suicide dans ce pays. La propension à la mort volontaire n'est pas une absence de tabous, à mon avis, c'est plutôt la marque d'une société moralement étriquée.
Il y a en premier lieu les règles applicables pour gérer les différentes formes d'honneur. Par exemple, tout japonais commence son existence avec une dette d'honneur: il doit la vie à ses parents et ne pourra jamais se libérer de cette dette du fait de sa valeur. Dés lors que tes rapports sociaux se fondent principalement sur l'échange, je pense qu'à un moment ou un autre tu en viens à envisager ta propre vie comme monnaie d'échange.
En second lieu, il y a l'idéal samourai, le bushido, développé dans l'Hagakure:

"Dans une situation nécessitant de choisir entre la vie et la mort, choisis toujours la mort. C'est tout ce dont tu dois te souvenir".

La mort est donc une valeur en soi...

C'est une illustration parfaite pour le Chant des suicidés, dans l'enfer de La Divine Comédie, de Dante...

Chant XIII :

Nessus n'eut pas le temps d'atteindre l'autre rive,
que déjà nous entrions dans un grand bois épais,
où l'on n'apercevait nulle trace de pas.

Son feuillage semblait d'un vert plutôt noirâtre ;
et ses rameaux rugueux et noueux et tordus
portaient, au lieu de fruits, des ronces vénéneuses.

De Cécine à Comète, un animal sauvage
qui s'éloigne le plus des endroits habités
n'a pas, pour s'abriter, de plus épais fourré.

C'est là que font leur nid les immondes Harpies
que les Troyens jadis chassèrent des Strophades,
quand les malheurs futurs perçaient dans les présages.

Elles ont l'aile large, et le cou et la tête
humains, les pieds griffus et le ventre d'oiseau,
et poussent de grands cris sur ces arbres étranges.

Le bon maître me dit : « Avant d'aller plus loin,
sache que nous entrons au deuxième giron
et (me dit-il encor) que nous y resterons

jusqu'à mettre le pied sur les horribles sables.
Regarde, en attendant, et tu verras des choses
que tu ne croirais pas, si je te les disais. »

On entendait monter de toutes parts des plaintes ;
pourtant, je ne voyais personne autour de nous,
et j'arrêtai mes pas, assez déconcerté.

Je crois qu'il avait cru que je croyais sans doute
que tant de tristes voix qui sortaient de ces troncs
venaient de quelques gens qui se cachaient de nous,

car il finit par dire : « Il suffit de casser
une branche quelconque de n'importe quel arbre,
pour mieux te rendre compte à quel point tu te trompes. »

Lors je tendis un bras pour en faire l'essai
et je pris un rameau d'un énorme sorbier.
« Pourquoi me fais-tu mal ? » cria soudain le tronc.

Je vis presque aussitôt couler un sang noirâtre
et il continuait : « Pourquoi me déchirer ?
Ton cœur serait-il donc à ce point endurci ?

Nous fûmes des humains, qui sommes des chicots,
et ta main aurait dû se montrer plus clémente,
même si nous étions des âmes de serpents ! »

Comme un tison trop vert qui se met à brûler
par l'un de ses deux bouts, tandis que l'autre suinte,
sifflant et gémissant avec l'air qui s'enfuit,

par la fente du bois tels jaillissaient ensemble
le sang avec les mots ; et je laissai tomber
la branche de ma main, en reculant d'horreur.



(...)

source : wikipedia.

C'est l'un de mes passages préférés...

Merci Lola, c'est superbe.

J'adore l'enfer de Dante...

J'ai découvert ce livre dans la bibliothèque de mon lycée. C'était un gros bouquin très beau, relié, avec des tas de cartes et de plans... Personne ne l'avait emprunté avant moi depuis des années, 15 ou 20 ans. Ce livre a changé ma vie.

On peut le comprendre qu'une telle lecture change la vie...
J'ai eu la chance d'acquérir (par rapport à mon métier) plusieurs éditions différentes de cet ouvrage, je m'attardais sur les illustrations, de la plus ancienne à la plus récente, à chaque fois, c'était une merveille, on sent que la lecture de ce livre donnait une inspiration hors-norme.

Je conseille dans ce cadre Dante's Inferno de Iced Earth, 14 minutes de bonheur décibéliques. (Faut bien ça...)
et avec un vieux film en plus...





trouvez vous ce morceau d'urgence parce que là, le son n'est pas extraordinaire.

On a la culture qu'on peut....

Merci Keridwen

C'est super, merci Keridwen.
Et ce vieux film convient bien à la musique.

cool, je savais que ça vous plairait !

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ELISANDRE a écrit:

Sans aucune envie suicidaire, j'avoue que cette forêt attire.

sympa la video ... ouais belle forêt ... sa me donne trop envie d'y aller maintenent .. pas pour me suicider biensur .

mortuus : non, pas pour se tuer...pour prendre des photos des suicidés ! :p

Située au pied du Mont Fuji, la forêt est si dense que les autorités ne s'y rendent qu'une fois par an afin de récupérer les cadavres mais ils admettent qu'ils ne peuvent sillonner la forêt entièrement tant elle est dense. Voici quelques photos.

Forcément, au niveau environnemental, c'est pas terrible tous ces déchets... Je suis un peu épatée par la décomposition des corps. Le visage n'est plus visible alors que le reste du corps tient toujours ! Etrange....