N'en avais-je pas encore parlé? Apparemment non, facheuse mémoire confondant désirs et réalité.
Saturne, écrit par Christophe Lartas, édité à La clef d'argent.
Extraits et résumé de l'éditeur ici : http://clefargent.free.fr/saturne.php
C'est un roman, ou une longue nouvelle, très poétique, mais aussi très macabre et violente. Une oeuvre anthropophage, presque gratuite. Tout le long ce ne sont que descriptions sanglantes : Saturne mange, engloutit, avec une préférence apparente pour les têtes humaines. Il parcourt la terre entière, se trouvant à chaque fois face à des humains qui implorent sa pitié, mais Saturne est vraiment devenu misanthrope, aucun argument ne saurait le détourner de sa volonté d'annihiler l'humain.
Le style est donc très soigné, poétique, le propos violent mais pas dénué de sens. Bien que très peu d'explications sur les agissements de Saturne ne soient vraiment donnés on comprend que c'est pour des raisons assez philosophiques (enfin c'est ce que j'y ai vu). Ce n'est pas sans rappeler Les chants de Maldoror de Lautréamont, en moins long et en plus compréhensible.
J'ai personnellement adoré ce petit livre, certes un peu court mais justement il fait exactement la bonne longeur pour ne pas lasser le lecteur qui, pris dans le truc, se mettrait à dévorer le livre et ses doigts avec.