Les monstres Humains

Le monstre humain
imaginaire et société

sous la direction de Régis Bertrand et Anne Carol


Les « monstres » humains nous fascinent par la tension entre les sentiments de proximité et l’altérité radicale que fait naître leur aspect déroutant. Etudiés dans le contexte mental de leur époque, lorsqu’ils procèdent de l’imaginaire, ou à travers la succession des explications scientifiques ou religieuses de leur genèse, ils l’ont été plus rarement dans la perspective de leur insertion sociale. Où commence la monstruosité ? Comment se donne-t-elle à voir ? Comment laisse-t-elle appréhender par la raison ? Ces études se proposent d’aborder les problèmes de définition et de visibilité du monstre dans la société de son temps ; de repérer quelques tentatives de réintégration du monstre dans l’ordre du monde, qu’il semble ébranler ; d’illustrer enfin des façons d’utiliser le monstre comme métaphore en politique, en art ou en littérature.



216 p., 22 euros - ISBN 2-85399-621-2
2005 Publications de l'Université de Provence, Aix-en-Provence

que voilà un livre intéressant ! en effet, le problème est réel. Si il parait peu souhaitable d'exhiber les "monstres de foire", beaucoup y ont trouvé la seule insertion sociale possible. Au point qu'ils dépérissaient ou se rebellaient si on leur en otaient la possibilité. Plus d'un a fait le tour du monde qu'aucune insertion "normale" ne lui aurait permise. et je suis pas certainens que les monstres actuels soient plus heureux dans des institutions spécialisées (en quoi ?) que sur des planches. Tout dépends des conditions.

Il est à noter également que beaucoup de phénomènes étainet marié et avaient des enfants. C'est aussi une insertion, ça.

D'autre part, je ferais remarquer qu'effectivement on a beacoup fantasmé sur les significations politiques des monstres gémélaires et que certaines caricatures politiques se sont retrouvés dans les anales médicales. cela mérite bien un chapitre.

Ceci dit il y a beaucoup moins de "monstres "aujourd'hui où les malformations sont détectées trés tôt grace à l'échographie et où l'IVG est légale. De plus un certain nombre de malformations sont opérables, comme les bosses: il n'y a plus de bossus!

y a plus de kinés et moins de scolioses, aussi.
par contre, des petits vieux de guingois, y en a toujours.
et c'est vrai, on opère pas mal de choses. Les petites indiennes d'Elricwarrior en sont la preuve.
C'est curieux, c'est toujours les petites indiennes qu'on opère. y en a pas d'autres ailleurs ?

Bonne réflexion Keridwen

D'après les statistiques que je viens de lire, il y en a un peu partout, mais elles ont moins de publicité. On sépare les jumeaux collés ou tératomèles le plus tôt possible de leur existence, afin que les connexions veineuses, arterielles et nerveuses soient encore souples et pas trop marquées. On opère à tour de bras pour protéger les vies de chacun des jumeaux, car la mort de l'un entraine automatiquement la mort de l'autre. Par contre, certains cas sont déespérés (au niveau de l'opération, j'entends, parce qu'on peut très bien parvenir à l'âge adulte en partageant beaucoup d'organes avec son frère (sauf que les le nombre de filles est plus élevés chez les siamois)).

Merci pour ces renseignements, mais pourquoi plus de publicité autour des indiennes ? C'est peut-être tabou chez eux ?

ça permet peut être aux médecins indiens de prouver leur valeur par rapport aux autres médecins mondiaux. En effet, on a tendance à penser que les médecins de pays en voie de développement sont des médecins de "seconde zone" . Pour eux, c'est un moyen de prouver qu'ils sont capables d'opérations très complexes.

Un "célèbre monstre humain": John Merrick alias Elephant man a bien existé. David Lynch a réalisé un émouvant film sur sa vie "Elephant Man". Et on se demande bien qui sont les monstres réellement? Un homme au corps et à la figure difformes ou les "bonnes gens" bien sur toutes les coutûres?

A propos du film de Lynch, il fut plus ou moins communément admis que Merrick souffrait d'une forme gravissime de neurofibromatose ou maladie de Recklinghausen. Or, le film avait été projeté lors d'un colloque sur la maladie, sans avertissement, dans une salle où se trouvait également des malades et leurs familles. Imaginez un peu le choc, on était carrément en train de leur dire : ça, c'est vous !

Depuis, des études génétiques menées sur le squelette on prouvé qu'il s'agissait d'une maladie génétique très rare (comme toutes les maladies génétiques) : le syndrome de Protée, qui génère des tumeurs anarchiques d'un peu tout un peu partout. toutefois, il n'est pas à exclure que dans son manque de bol caractérisé, la pathologie de Joseph ne fut pas associée à la neurofibromatose.
Mais on a arrêté de terroriser les malades.

Quand je suis allé à Londres, je suis allé vers le quartier de White Chapel, connu pour Jack l'éventreur. En revanche, on sait moins que ce fut aussi celui de John Merrick!
Voici quelques photos prises dans un petit musée (connu que par les guides):
Avec cette triste citation: "Je ne suis pas un animal, je suis un être humain."

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La véritable maquette qu'il avait fabriqué en voyant depuis sa fenêtre du London Hospital, le toit de la cathédrale/église.



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Son squelette au Collège de Médecine de Londres que l'on ne peut voir.

C'est Joseph, quand on parle du vrai. John, c'est le héros du film de Lynch. Pourquoi il a changé le prénom? Mystère....