La Condition surhumaine, une réalité fantastique

Fondateur avec Jacques Bergier de la revue Planète et du concept de « réalisme fantastique », Louis Pauwels laisse derrière lui après sa mort, en 1997, un ensemble important d’archives personnelles, dont sa femme, Elina Pauwels, a fait don à la Bibliothèque nationale de France en 2006. Constitué de cent vingt-deux boîtes, le fonds regroupe, outre les manuscrits autographes et les dactylographies corrigées de ses romans et de ses essais, des textes inédits, parmi lesquels La Condition surhumaine, qui fait suite à L’Homme éternel et au Matin des magiciens et qui jette un jour nouveau sur la fin du mouvement.

2Figure emblématique du Figaro Magazine, Louis Pauwels (1920-1997) a laissé de lui le souvenir d’un journaliste polémiste qui assumait pleinement ses affinités avec la Nouvelle Droite. En 1986, alors que la France était agitée par d’importantes manifestations d’étudiants, Louis Pauwels publia un éditorial caustique dans lequel il fustigeait la jeune génération, qu’il estimait atteinte d’un « sida mental ».

3Il n’en fallut pas plus pour qu’on se forge de lui l’image d’un journaliste réactionnaire et qu’on en oublie son talent de romancier, qui s’était notamment manifesté dans L’Amour monstre, paru en 1954 et qui manqua de peu le prix Goncourt. Mais surtout cette réputation élude tout le paradoxe du personnage, car, s’il incarnait en 1986 la France conservatrice, il était devenu dans les années 1960 un des piliers de la contre-culture française.

https://www.cairn.info/revue-de-la-bibliotheque-nationale-de-france-2017-1-page-150.htm