Léo Taxil, polémiste génial, anticlérical radical et roi de la fumisterie

À la fin du XIXe siècle, la carrière littéraire de Gabriel Jogand-Pagès, ou Léo Taxil, ne fut qu'une succession de canulars toujours plus élaborés. Jusqu’à réaliser une impensable mystification à grande échelle.
Au début de l'année 1872, l'auteur comique Victorien Sardou fait parler de lui avec un vaudeville en 5 actes, « Rabagas », satire sans grande nuance moquant un petit cercle de révolutionnaires arrivistes. Six mois plus tard, les cafés-concerts marseillais vibrent de la parodie de cette pièce. Celle-ci est intitulée « Debrayas », et s’avère assez logiquement – et assez farouchement – anti-monarchiste.
Son auteur n'a que 18 ans, et ce n'est que son premier coup d'éclat dans le domaine du retournement idéologique particulièrement lucratif. Très vite, le jeune homme se fait une place de choix parmi les ennemis jurés des « bigots » du sud-est de la France.
« Un journal satirique, intitulé la Marotte, et qui ne paraissait qu'une fois par semaine, a été saisi ce matin entre les mains des vendeurs ambulants et dans tous les kiosques.
Cette feuille anodine, rédigée dans un sens très libéral, attaquait en riant les hommes de la réaction cléricale et faisait rire ses lecteurs aux dépens des bigots.
Le parquet, défenseur austère des doctrines ultramontaines, a immédiatement exercé des poursuites, et j'apprends que le gérant et l'imprimeur de l'organe charivarique auront à répondre, aux assises prochaines, du délit d'outrage à la morale religieuse qui leur est imputé. »
https://www.retronews.fr/religions/echo-de-presse/2018/10/05/leo-taxil-roi-de-la-fumisterie
