L'Araignée noire suivi de Thelmy le vannier

Jéramias Gotthelf (1797 - 1854) propose, avec l'Araignée noire, une nouvelle fantastique étonnante. Il narre deux épidémies de peste en Emmental, les causes de ces fléaux et le comportement de la population. Dans les deux cas, il en attribue la cause à la conduite erronée des gens, et les deux catastrophes considérées comme des châtiments ne peuvent être expiés que par le sacrifice d’une femme.

Dans cette seconde nouvelle, Thelmy, vannier vieillissant supporte mal que sa fille soit en âge de penser à prendre un mari et monte une garde jalouse et sourcilleuse autours d’elle. Mais voilà qu’une inondation, qui détruit en partie leur maison, vient ajouter à ses préoccupations.

Extrait :
"Une vive animation régnait autour de la maison. Devant l’écurie on étrillait, avec un soin tout particulier, de forts chevaux et d’imposantes juments, accompagnées de leurs poulains folâtres, tandis qu’autour du large bassin de la fontaine, de belles vaches aux yeux interrogateurs se désaltéraient à longs traits ; à deux reprises, le garçon d’écurie, armé de la pelle et du balai, dut se hâter d’enlever les traces trop évidentes de leur passage. De robustes servantes, les cheveux noués derrière les oreilles, lavaient vivement à la fontaine leurs joues brunes et s’empressaient ensuite de rapporter leurs seilles remplies d’eau à la cuisine d’où s’élevait, par la haute cheminée, jusque dans le ciel bleu, une épaisse colonne de fumée."