Cycle Méphista - Maurice Limat

Quand Maurice Limat livre le premier épisode de Méphista en 1969, Teddy Verano
est déjà apparu dans onze romans de la mythique collection « Angoisse », au Fleuve Noir.
Mais si « le détective des fantômes » reprend du service dans cette nouvelle série, son
créateur entend varier les plaisirs et traiter de nouveaux concepts. Comme celui de la
femme fatale. Des femmes fatales, plus exactement. Car même si le personnage
d’Edwige Hossegor restera récurrent et central tout au long du cycle, celui d’Olga Mervil
ne disparaîtra jamais vraiment.
Edwige-Olga : deux incarnations distinctes mais complémentaires d’une seule et
même malédiction. Deux visages presque identiques, dont l’un demeurera toujours
dissimulé derrière un masque suite à un épouvantable accident. Un fantasme
cinématographique et son fantôme vivant tapi dans l’ombre. Une hantise prête à surgir
dans le réel à chaque instant, afin d’infliger à ses victimes des blessures qui n’ont rien
d’imaginaire. Deux femmes pour un archétype fusionnel à la langue bifide. Ou l’angoisse
au féminin pluriel.
Edwige Hossegor est une comédienne de grand
talent, aussi réputée pour sa beauté que pour les
personnages effrayants qu’elle a l’habitude d’incarner.
Mais lors du tournage des Vampires de Paris, le
Fantastique vient contaminer le réel de façon dramatique.
L’interprète de Méphista est victime d’un malaise, et entre
ensuite en léthargie. Or pendant ce temps, Jacques
Lemoulin est assassiné. Jacques Lemoulin, au domicile
duquel sont retrouvées des empreintes sanglantes
correspondant à celles d’Edwige. Et qui, au moment de
mourir, a prononcé le nom de Méphista. Soit une énigme
qui paraît taillée sur mesure pour Teddy Verano, lequel a
justement été contacté par Edwige avant que celle-ci
tombe en catalepsie…
L’actrice avait en effet perçu les premiers signes
d’une mystérieuse emprise qui n’a fait que se confirmer
par la suite. En effet, si elle finit par sortir de son étrange
langueur, des crimes portant la signature de son double
cinématographique n’en continuent pas moins à être commis.
Et Edwige persiste à ressentir un lien étroit avec l’entité qui sème la mort autour
d’elle. À tel point qu’elle peut presque anticiper ses exactions. Cependant, les apparitions
de l’ « autre » Méphista ont laissé des traces. De la cire d’abeille. Insuffisant pour le
commissaire Varnèse, mais pas pour Teddy Verano, qui obtient grâce à ce curieux indice
une piste sérieuse. Elle le conduira jusqu’à une machination aussi sophistiquée que
démente.



Avec Méphista contre Méphista, l’auteur conserve
les protagonistes principaux du roman initial, mais donne
une toute autre orientation à leurs aventures. Et ce virage
va s’avérer capital. En effet, Teddy Verano et Edwige
Hossegor sont ici opposés à un nouveau personnage
vénéneux et maléfique, dont l’importance se révélera
cruciale par la suite. Olga Mervil, puisque c’est d’elle qu’il
s’agit, est une jeune comédienne engagée par la société
de production Téléor grâce à son étonnante
ressemblance avec la célèbre interprète de Méphista.
Edwige est en effet souffrante, et pour des raisons
financières, le tournage du prochain film de Marcel
Trempont ne peut attendre son rétablissement. Il a donc
été décidé de la remplacer.
C’est ainsi qu’Olga passe de l’ombre à la lumière.
Mais sa plastique irréprochable et le magnétisme qu’elle
dégage suffisent-ils à tout expliquer ? L'un des thèmes
principaux de la série est le dédoublement de la personnalité, mais il se confond ici avec
celui de l'arrivisme criminel. Lequel arrivisme s’avère sous-tendu de pratiques encore bien
plus sulfureuses. Car Olga Mervil ne se contente pas des feux de la rampe. La jeune
femme, prête à tout pour connaître la gloire, a passé un pacte avec des puissances qui la
dépassent. Des puissances qui, contrariées par l’intervention de Teddy Verano, vont se
déchaîner dans la dernière partie du roman, pour rappeler de façon dramatique qu’il est
préférable de ne pas jouer avec le feu…



Ainsi que l’a démontré le roman précédent, la figure
tragique de Méphista s’est dédoublée dès le deuxième
épisode de la série. Désormais, le champ des possibles est
ouvert, et l’auteur ne va pas se priver d’exploiter la richesse
de cette situation en détournant les codes du Fantastique
pour mieux nourrir ses intrigues policières. Comme avec
Méphista et le clown écarlate, dont l’histoire se déroule dans
le milieu des forains. Plus précisément au sein du cirque
Crucifer, dans lequel évolue une galerie de personnages
contrefaits qui n'ont rien à envier à ceux hantant le film
Freaks, de Tod Browning. Soit une façon très efficace
d’amener « l’ange du bizarre » à susciter l’ « inquiétante
étrangeté »…
D’autant que cette nouvelle enquête de Teddy
Verano commence par de bien inquiétants constats. Dans
cette petite ville de province, les morts ne reposent plus en
paix. Sans qu’il soit question de profanation, au sens strict,
quelqu’un vient perturber leur dernier sommeil. Et la piste
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semble mener tout droit à une certaine Mahlia. Mahlia qui, selon le clown écarlate, « n’a
pas de visage ». Intrigué par le discours énigmatique du nain, le détective ne tarde
cependant guère à faire le lien entre les divers éléments à sa disposition. Car Mahlia lui
rappelle quelqu’un. Mais il est parfois préférable de ne pas regarder derrière le masque.
Une curiosité frustrée vaut mieux que certaines confrontations avec la réalité…



Méphista et la lanterne des morts présente
d’emblée un terreau propice à l’effroi. Chantal et son
compagnon Claude ont eu un accident de voiture. Or si la
jeune femme s’en est sortie indemne, ce n’est pas le cas
de son ami. Cependant, il a disparu sous ses yeux avec
un homme à l’allure effrayante. Et Chantal est persuadée
que tous les deux sont… morts. Une conviction si tenace
qu’elle s’est d’ailleurs peu à peu muée en une véritable
psychose. Les parents de la malheureuse décident alors
de faire appel aux services du fameux « détective des
fantômes » Teddy Verano. Lequel ne va pas tarder à
réaliser que certain vestige étrange a une influence
directe sur les visions morbides qui obsèdent Chantal…
Et si cette « lanterne des morts » prétendument
utilisée jadis par une sorcière à des fins que la morale
réprouve était davantage qu’un symbole ? Et si quelqu’un
de mal intentionné s’en servait encore de nos jours ? Tel est a priori le mystère que Teddy
et son beau-fils Gérard devront résoudre pour que la pauvre Chantal retrouve la paix.
Toutefois, leur tâche s’annonce ardue, car il se pourrait bien que la coupable soit ellemême victime. Victime de l’affreux accident qui l’a défigurée, certes, mais aussi de forces
occultes bien plus anciennes qui l’ont transformée en catalyseur. Dès lors, les frontières
entre la vie et la mort s’estompent, d’autant plus que Méphista est elle-même perdue entre
deux mondes et deux identités…



Les thèmes du double et de la hantise (voire de
la possession) sont omniprésents tout au long de la
saga de Maurice Limat, comme on le constate dans le
cinquième opus, Méphista et la croix sanglante. Cette
fois, c’est Liliane, la femme du châtelain Jacques de
Valombré, qui est en proie à un mal étrange. Elle
semble avoir hérité d’une phobie dont a souffert une
jeune femme du village un siècle plus tôt. La
malheureuse est persuadée qu’un vampire rôde aux
alentours. Il est vrai qu’un cadavre a été retrouvé au
bord de l’étang situé non loin de la propriété, la gorge
percée de deux trous… Or le mari de Liliane est un
vieil ami du baron Tragny, le compagnon d’Edwige
Hossegor. Edwige Hossegor, alias... Méphista.
Et les prestations de la comédienne sont si
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intenses et renommées qu’elles ont donné une idée à Valombré. C’est ainsi qu’il propose
à Edwige de participer à une représentation privée du drame originel, espérant provoquer
un choc psychologique qui délivrera sa femme de son obsession. Méphista va donc
accepter d’incarner la figure du vampire pour tenter de briser l’anathème. Hélas, tout son
talent ne suffit pas à faire taire la voix qui s’élève la nuit depuis l’étang maudit. Seule
l’intervention pugnace de Teddy Verano permettra d’élucider l’énigme. Énigme qui n’en
conservera pas moins plusieurs zones d’ombre troublantes,


Avec Danse macabre pour Méphista, l’auteur évite
les redites en changeant non seulement de décor, mais
aussi de Méphista ! Olga Mervil s’apprête en effet à revenir
sur le devant de la scène. Une expression d’ailleurs liée au
titre du roman, car cette « danse macabre » se déroule à
l’Opéra de Monte-Carlo. Suite aux accidents dont ont été
victimes le maître de ballet et la danseuse étoile, un certain
Rehann prend la direction d’un ballet inspiré du Masque de
la mort rouge, d’Edgar Poe. Mais si le jeune homme se
révèle très doué, sa prise de fonction n’est pas sans
conséquence sur l’état psychologique des danseurs. Lilian,
Annie et Sylviano en particulier ne semblent plus vraiment
eux-mêmes…
Après une nouvelle série d’incidents dramatiques et
inexpliqués, le directeur de l’Opéra prend la décision de
faire appel à Teddy Verano, de passage dans la
principauté. Et le détective, sensible à l’atmosphère
délétère qui règne au sein de la compagnie, va à son tour
solliciter de l’aide. Celle d’Olga-Méphista, soignée dans une clinique spécialisée depuis les
événements de La lanterne des morts. Il entend mettre à profit le lien privilégié qu’a
conservé la jeune femme avec le monde de l’occulte. Olga, qui se sent à la fois coupable
de ses actes passés et redevable à l’égard de Verano, accepte de lui prêter main-forte.
Cependant, la trame tissée par le maléfique Rehann est serrée, même pour des
combattants aguerris…



Dans la continuité d’un succès arraché de justesse, le duo
Teddy-Olga est reconduit dans Méphista et la mort caressante.
Hélas, l’enfer est pavé de bonnes intentions, et la femme au
visage brûlé n’a pas fini de payer le prix du pacte qu’elle a passé
jadis. Ainsi tombe-t-elle sous la coupe d’une nouvelle secte aux
méthodes assez surprenantes. De fait, les armes utilisées par
les conjurés ne sont autres que… des fleurs ! Mais des fleurs
d’une espèce très particulière, desquelles émane un charme
redoutable. Il se dégage ainsi de ce roman un parfum doucereux
et un curieux climat de langueur règne sur toute l’intrigue. Une
atmosphère hypnotique à laquelle ne sera pas insensible
Yvonne, la propre femme de Teddy Verano…
Déjà mis en alerte par la disparition d’Olga, le détective des fantômes va dès lors
prendre les choses en main. Et il lui faut agir vite, car les disciples de « la mort
caressante » ont des objectifs bien précis. Or qui dit secte dit sacrifices… Toute
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l’originalité de cette confrérie tient à la façon dont lesdits sacrifices sont accomplis.
Toutefois, que la mort soit infligée avec sensualité par de belles vestales dévêtues ou
avec brutalité par un suppôt de Satan cruel, les conséquences restent bel et bien les
mêmes. Teddy Verano devra donc redoubler de célérité pour arracher sa femme et Olga
du piège dans lequel elles sont tombées. Mais sera-t-il pour autant capable d’agir sur le
destin qui paraît réservé à Méphista ?



Une question qui restera en suspens tout au
long de Méphista et le chasseur maudit. Ce récit
(très) sensuel n’est en fait rattaché à la série que de
façon indirecte et, disons-le, peu naturelle.
Méphista, incarnée pour l’occasion par Edwige
Hossegor, n’y effectue qu’une brève et tardive
apparition, et son influence sur l’intrigue est minime.
Néanmoins, malgré l’artifice scénaristique utilisé par
l’auteur, le roman n’est pas dépourvu d’intérêt, bien
au contraire. Il y règne une ambiance envoûtante et
luxuriante qui prolonge en l’accentuant l’aspect
érotique de son prédécesseur. Car le « chasseur »
du titre apparaît sous les traits séduisants et les
formes avantageuses d’une chasseresse. Une
chasseresse comme de juste prénommée Diane…
Diane, épouse du riche industriel Hugues
Dambard, qui a embauché le jeune scénariste
Patrice Mazeuil pour mettre en mots une obscure
légende dont il voudrait tirer un film. Diane
l’ogresse, qui aura tôt fait de séduire Patrice, et de l’entraîner dans une spirale de
débauche quasiment sous les yeux de son colosse de mari. Diane la mère de l’innocente
Diana, dont la cécité pourrait bien être liée à un sombre héritage… Et si la « légende »
n’en était pas une ? Un roman aussi féroce, fiévreux et flamboyant ne pouvait se conclure
qu’en apothéose : sa conclusion aussi cruelle que charnelle relève le défi avec brio. Une
performance d’autant  plus méritoire qu’elle aura – presque – permis d’oublier la relative
discrétion de Méphista…



Suite à sa variation très personnelle sur le thème de la
« chasse sauvage », Maurice Limat revient aux fondamentaux
de la saga avec Méphista et le guignol noir. Convoquant
l’imagerie grotesque et inquiétante liée au théâtre du GrandGuignol, il commence par présenter une Méphista réduite au
statut de pantin ! Qui a décidé de détourner l’image de la vamp
sulfureuse popularisée par Edwige Hossegor ? Qui tire ainsi les
ficelles dans l’ombre ? C’est ce que devra découvrir Teddy
Verano, après avoir constaté que la comédienne, saisie de
nouvelles visions d’épouvante, s’abandonne à une douloureuse
langueur. Quelqu’un semble décidément déterminé à
transformer Méphista en marionnette. Mais dans quel but ?
À nouveau secondé par son beau-fils Gérard, le
« détective des fantômes » se lance à la recherche du mystérieux sculpteur Paul Setter.
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Mais Gérard disparaît et se retrouve captif, puis contraint d’assister, en compagnie de la
malheureuse Gilda, à un angoissant spectacle. D’autant plus angoissant que les deux
jeunes gens se préparent malgré eux à y jouer un rôle actif. Car si l’homme à l’origine de
cette sombre machination a conçu un plan diabolique visant à rendre à Olga Mervil sa
beauté perdue, il a aussi besoin, tel un prêtre vaudou, de poupées pour le mener à bien…
Il n’en reste pas moins qu’Olga, toujours écartelée entre sa malédiction et un sentiment
aigu de culpabilité, n’a peut-être pas dit son dernier mot…


Le roman suivant, Méphista belle à
faire peur, pousse d’ailleurs le concept
encore plus loin. Et si l’entité Méphista ne
se résumait plus aux seules Edwige
Hossegor et Olga Mervil ? Si une partie
du sortilège accablant Olga pouvait être
partagé, voire… exporté ? Le docteur
Brénon était jadis un chirurgien de renom.
Désavoué par ses pairs en raison de ses
pratiques expérimentales peu orthodoxes,
il a maintenant une revanche à prendre.
Et une nouvelle fois, c’est le visage mutilé
d’Olga qui va servir de déclencheur.
L’infortunée Sonia, après avoir été
abandonnée par le veule Francis, a perdu
goût à la vie. Déterminée à en finir, elle
fait part de ses intentions à son médecin
traitant. Lequel n’est autre que le fameux
docteur Brénon…
Avec le consentement de Sonia et
d’Olga, l’homme organise alors un
« transfert ». Seulement Sonia, mue par le
même genre de réflexe qui dissuade parfois à la dernière minute les candidats au suicide
de passer à l’acte, finit par changer d’avis. Et les conséquences seront épouvantables.
Une créature hybride, ni vivante ni morte, rôde désormais entre rêve et réalité, conduisant
même Teddy Verano à parler d’une « Méphista numéro trois » ! Mettant à profit ses
connaissances dans le domaine de l’occulte, le détective n’aura ainsi d’autre choix que de
procéder à un véritable rituel afin de dissocier les deux personnalités entremêlées. Sonia
abandonnera donc Olga, mais cela ne signifie pas que Méphista est décidée à faire de
même…



Toujours soucieux de ne pas se répéter, Maurice Limat fait revenir Edwige
Hossegor dans Méphista contre l’homme de feu. Et la belle actrice de se trouver plongée
dans une intrigue où elle risque d’être amenée à jouer avec le feu, dans tous les sens du
terme… Véronique, Ghislaine et Flora occupent des emplois très différents et n’ont a priori
rien en commun. Rien, à part un homme prénommé Thierry. Thierry, dont l’influence sur
les trois jeunes femmes est si forte qu’elle les conduit à des attitudes de plus en plus
énigmatiques. Comme si elles avaient été… envoûtées. Thierry qui, loin de craindre la
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morsure du feu, semble s’en être fait un allié afin de mieux
subjuguer celles qu’il séduit tour à tour.
Ces sombres manigances n’auraient toutefois guère
concerné Edwige si elle n’avait pas croisé la route de Véronique
en raison de leur métier commun. Véronique qui comme elle a
été témoin d’un incident spectaculaire sur un plateau de
tournage. Un incident au terme duquel tout cascadeur
normalement constitué aurait péri brûlé vif. Mais Thierry n’est pas
n’importe qui. Ses pouvoirs s’étendent même jusqu’aux émaux,
dont il sait éveiller le trouble magnétisme. Face à cette emprise
grandissante, Edwige choisit de prendre les choses en main sans
attendre le soutien de Teddy Verano. Car Méphista est résolue à
ne plus subir, et entend bien profiter de cette terrifiante épreuve
du feu pour combattre le mal par le mal...



L’implication personnelle d’Edwige ne se
dément d’ailleurs pas dans Ton sang, Méphista.
Au contraire, puisqu’il convient de prendre le
titre du livre au sens littéral : c’est bien de sang
qu’il s’agit ici, et plus spécifiquement d’une
transfusion dont le destinataire ne saurait laisser
la comédienne indifférente. Il y eut en effet un
« avant » Méphista, et Edwige Hossegor n’a pas
toujours été la compagne du baron Tragny…
Les circonstances dramatiques dans lesquelles
apparaît le jeune Luc permettent donc au
personnage de Méphista d’acquérir une
dimension supplémentaire en convoquant son
passé. D’autant plus que le docteur Macchi n’a
manifestement pas réussi à oublier celle qui fut
son amour de jeunesse…
Ce contexte « intime » favorise ainsi
l’immersion de l’héroïne dans une énigme qui
laisse Teddy Verano un rien perplexe. Hervé a
donné son sang à Luc, mais est décédé peu
après. Or un sadique s’est rendu coupable de
crimes affreux peu après la disparition du jeune
homme. Crimes dont est fortement suspecté Luc, qui s’en défend de la plus singulière des
manières : il prétend avoir agi sous l’influence d’Hervé ! Une hypothèse rejetée avec une
vigueur quasi hystérique par Evelyne, l’ex-compagne d’Hervé… Cependant, son attitude
est-elle seulement due au deuil qui l’afflige ? Quand la figure du vampire psychique croise
celle de Méphista, l’expression « les liens du sang » coule plus que jamais de source…



Ultime épisode de la série, Méphista et le chien Hurlamor voit Edwige Hossegor
confrontée à un autre icône de l’Épouvante. Une icône maléfique, mi-homme mi-bête, qui
se manifeste durant les nuits de pleine lune… Une créature qui s’est jetée à la gorge du
jeune Victor Fleurion et l’a laissé pour mort. Mais s’agit-il vraiment d’un loup-garou ? Suite
à l’agression, une atmosphère pesante règne sur le château des Acacias, où Méphista a
été accueillie pour les besoins d’un tournage. Il est vrai que les sautes d’humeur de
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Nicolas, le propriétaire des lieux, n’arrangent
guère la situation. Excédé par les hurlements
de son chien, il va jusqu’à violenter l’animal
sous les yeux effarés de son épouse
Isabelle…
Peu après cette scène pénible et
douloureuse, quelqu’un libère Hurlamor le
bien nommé, qui s’enfuit dans la forêt. Et
Nicolas va de mal en pis : obsédé par la
menace lycanthrope, il en vient à soupçonner
sa propre femme ! Perdant toute retenue, le
châtelain finit même par commettre
l’irréparable, abusant honteusement de ses
prérogatives conjugales. Hélas, malgré le
soutien d’Edwige, ce n’est là que le début du
calvaire enduré par Isabelle. Séquestrée par
son mari, elle ne devra son salut qu’à
l’intervention du commissaire Verlot, lequel ne
pourra toutefois infléchir le cours tragique de
l’histoire. Au moins une malédiction sera-t-elle
brisée, ce qui demeure l’essentiel aux yeux
d’un être tel que… Méphista.
Parsemée de références diffuses aux classiques feuilletons mystérieux tels Judex,
Les vampires, Belphégor ou Fantômas, la saga Méphista oscille donc en permanence
entre le Fantastique et le Policier sans jamais vraiment choisir son camp. Et c’est tant
mieux, car les deux genres se marient ici à merveille, grâce au subtil dosage effectué par
Maurice Limat. Il n’est d’ailleurs pas interdit de penser que leur fusion pourrait même offrir
une définition assez juste de la collection « Angoisse », dans laquelle les romans sont
parus à l’origine.
Quoiqu’il en soit, force est de constater que cette série a été sous-estimée lors de
sa publication, et qu’elle peut aujourd’hui encore représenter une porte d’entrée adaptée
aux lecteurs désirant s’aventurer en terre angoissante. Teddy Verano, aussi sympathique
qu’efficace, incarne un détective de l’étrange on ne peut plus recommandable. Quant aux
deux Méphista Edwige Hossegor et Olga Mervil, elles sont assez séduisantes et
dangereuses pour offrir son quota de frissons à tout amateur de littérature populaire de
qualité.
TEXTE : Artikel Unbekannt
ILLUSTRATIONS : Michel Gourdon

En général, Maurice Limat est un peu considéré comme le Ed Wood du Fleuve Noir : pour être gentil, c'est pas très bon ! Mais peut-être ce jugement est-il un peu injuste, en tout cas pas toujours vrai !

Dans la série des Méphista, Ce n'est pas de la grande littérature d'horreur, mais c'est vrai que Limat sait y traduire des ambiances bien weird , et que ça se lit bien je dois le dire !

Tu n'es pas très sympa avec Maurice Limat. Son oeuvre est extrêmement riche et diverse et je n'ai pas pour l'instant trouvé de si mauvais livres de cet auteur.

Salut Elric,en passant, excuse-moi d'avoir délaissé ton forum, depuis que je suis à la retraite, je suis surbooké !

Pour Maurice Limat, c'est toujours l'histoire des goût et des couleurs, mais je ne suis pas si méchant que ça, puisque je dis que j'aime plutôt bien les Méphista (J'avais pas vu que cette présentation était d' Artikel Unbekannt, je le connais le bougre, et lui aussi défend le Limat !). Il faut dire que Limat faisait partie de es auteurs du Fleuve Noir qui devaient beaucoup produire pour bouffer, mais il est quand même loin d'un Marc Agapit (qui n'a pas écrit que des chef d’œuvres, mais qui en a écrit quand même !), d'un G.-J. Arnaud, Pierre Pelot ou d'un André Caroff !

Tiens, je signale aussi que les Mouton Électriques publient l'intégrale des aventures de Tedy Verano, le détective qui combat Méphista :

https://www.moutons-electriques.fr/index.php?route=product/author&author_id=674