Et si la schizophrénie était causée par des démons ?

Et si la schizophrénie était causée par des démons ? Un chercheur turc semble le penser. Son article sur le sujet vient d'être publié dans le Journal de la Religion et de la Santé, une revue scientifique publiée par Springer, la célèbre maison d'édition allemande.

Les deux premiers tiers de l'article de M. Kemal Irmak, "Schizophrénie ou possession ?" suffisent à vous mettre sur la voie.
On y apprend les symptômes dévastateurs de la schizophrénie, les approches de traitements actuelles, la nature des délires et des hallucinations que les schizophrènes ressentent, ensuite il y a cette phrase qui en surprend plus d'un : "Une solution à ce problème d'hallucination est d'envisager la possibilité d'un monde démoniaque"...

"Il existe des similitudes entre les symptômes cliniques de la schizophrénie et de la possession démoniaque. Les symptômes courants de la schizophrénie et de la possession démoniaque, tels que des hallucinations et des délires peuvent être le résultat du fait que les démons dans le voisinage du cerveau peuvent former les symptômes de la schizophrénie ... L'hallucination dans la schizophrénie peut donc être une illusion d'une fausse interprétation d'une image réelle sensorielle formée par des démons ... D'autre part, des hallucinations auditives exprimées au patient à la troisième personne peuvent être le résultat de la présence de plus d'un démon dans le corps.

Irmak décrit ensuite une anecdote personnelle sur un guérisseur local en Turquie qui emploie de "bons" démons afin d'expulser les "méchants".

Sur la base de cette expérience, Irmak conclut:

"Les considérations qui précèdent ont conduit à la suggestion qu'il est temps pour les professions médicales d'envisager la possibilité de la possession démoniaque dans l'étiologie de la schizophrénie, en particulier dans les cas avec des hallucinations et des délires. Par conséquent, il serait utile pour les professions médicales de travailler en collaboration avec les guérisseurs afin de mieux définir les voies de traitement de la schizophrénie."

Le lien : http://link.springer.com/article/10.1007%2Fs10943-012-9673-y

Très intéressant   

Nan mais c'est vrai, ça explique tout. C'est à se demander pourquoi on y a pas pensé plus tôt. L'esprit scientifique, peut être....

Oui enfin bon c'est plutot l'inverse qui s'est passé.

C'est plutot la psychologie moderne et la psychiatrie qui insultent depuis 50 ans-1 siecle les observations faites sur des millenaires.

Des auteurs du 18,19eme qui investiguent dans ce sens il y en a eu... Donc il n'y a rien de nouveau.

Gabriele Amorth lui meme, exorciste du vatican, dans ses ouvrages, fait état de cas que la medecine moderne ne peut soigner, et qu'à defaut de traitement les medecins envoient les patients se faire exorciser en dernier recours.

Et pour bien des cas ça fonctionne. Lisez ses ouvrages si vous voulez plus d'exemples.

Des fois oui, des fois non. Ne nous mettons pas à exorciser tous les schizophrènes, mais veuillons parfois considérer que peut être, un petit exorcisme de temps à autres, ça ne peut pas faire de mal. Mais de ce que j'ai lu dans le message plus haut, le gars avait l'air de vouloir faire des généralités.

Der Meister a écrit:

Oui enfin bon c'est plutot l'inverse qui s'est passé.

C'est plutot la psychologie moderne et la psychiatrie qui insultent depuis 50 ans-1 siecle les observations faites sur des millenaires.

Des auteurs du 18,19eme qui investiguent dans ce sens il y en a eu... Donc il n'y a rien de nouveau.

Gabriele Amorth lui meme, exorciste du vatican, dans ses ouvrages, fait état de cas que la medecine moderne ne peut soigner, et qu'à defaut de traitement les medecins envoient les patients se faire exorciser en dernier recours.

Et pour bien des cas ça fonctionne. Lisez ses ouvrages si vous voulez plus d'exemples.

Je te trouve un peu excessif: c'est toi qui insulte la psychiatrie et la psychologie (qui ne sont pas d'ailleurs UNE mais qui recouvrent bien des écoles et des tendances, que tu mets toutes dans le même sac


J'ai , moi qui travaille dans ce milieu, entendu plutôt des discours plus respectueux: en effet, les sociétés traditionnelles ont leurs conceptions et leur langage, les sociétés modernes la leur. Ce que les première appellent "les démons" sont peut-être lur façon d'aborder les pathologies mentales. Autrefois on parlait d'"aliénés", c'est à dire celui qui est possédé par l'autre ("alien") Dans la schizophrénie, pour résumer, on voit une partie de la personnalité envahie par des éléments inconscients que le malade ressent comme étranger à lui : il entend des voix, on dirige ses pensées et ses actes. Il est caractéristique à quel point on peut être "possédé" par sa mère, par exemple, dans certaines familles!

Dans des société traditionnelles, comme en Afrique, il y a des rituels qui permettent d'apaiser les troubles, chose reconnue par les psychiatres occidentaux qui ne les insultent pas. Mais ce qui est possible dans le cadre mental d'une civilisation traditionnelle ne l'est pas forcement dans un autre cadre, ou les structures mentales collectives ne sont pas les mêmes.

Je peux dire que j'en ai vu des patients que leurs familles, chrétiennes ou musulmanes, ont fait exorciser ou marabouter, je n'ai jamais vu de résultats probants.

Mais ce genre de position me fait penser aux fait divers de meurtre ou de suicide où la personne écoutait du métal: on accuse la musique "diabolique", en évacuant ainsi le problème de la pathologie.

tu veux dire qu'un personnage qui aurait des réflexions que sa mère pourrait faire se crée dans la tête d'un patient et parasite sa volonté propre ? C'est bien ce que tu as dit ou j'ai interprêté ?

Je veux dire que dans la psychose on voit souvent que la personne n'a pas pu se détacher de l'état de fusion d'avec la mère.

Au départ, à la naissance, l'enfant ne fait qu'un psychiquement avec sa mère, qui est normal pour le nourrisson, mais, dans l'évolution psychologique, l'enfant se détache d'elle et va désirer d'autres personnes (la fameuse histoire du complexe d’Œdipe). On peut souvent observer des pathologie de la relation entre le psychotique et sa mère, comme s'il n'avait pas pu se construire un "moi" indépendant.

Je disais ça en pensant à une jeune patient africaine qui me disait qu'elle voyait sa mère dans tous les objets que celle-ci lui avait donné. Elle pensait que sa mère faisait de la magie avec elle, ce qui est une interprétation au travers de ses références culturelles.

Ce qui pourrait expliquer pour quoi j'ai un cousin schizophrène et une cousine qui était quasi contente que sa mère soit morte pour pouvoir enfin exister en tant qu'individu... Leur maman a du devenir de plus en plus fusionnelle et protective avec ses enfants.

Je dirais plutôt que sa mère n'a pas permis à son fils de devenir un individu séparé, ça se jour très tôt, même si la maladie se manifeste généralement entre 15 et 25 ans ... Sa sœur a au moins réussi, puisqu'elle n'est pas schizophrène !