- Mutine a écrit:
- "Pourquoi Leslie Macnaghten et pas un autre" ? Je réponds : les fameuses lettres adressées au "Cher patron" de Scotland Yard (continuellement envoyées de 1888 à 1896), voilà le point de départ de mes doutes qui peu à peu sont devenus de réelles certitudes et puis des convictions. En effet, ces missives démontrent qu'une trentaine d'entre elles sur 350 ne peuvent aucunement être de la main d'un type lambda et que l'auteur présumé de ces lettres n'est autre que l'assassin lui-même.
Dans la mesure, où, à l'heure actuelle, PERSONNE ne peut démontrer physiquement et matériellement, de façon irréfutable, que ces lettres ont été rédigées par le tueur lui même, comment peut-on affirmer qu'un de ces nombreux auteurs puisse être le meurtrier ?. On ne peut évidemment pas, non plus, apporter la preuve du contraire. Donc , il ne peut s'agir que de convictions personnelles, par définition partiales et subjectives, qui ne peuvent tenir lieu de PREUVE surtout en matière d'Histoire criminelle, quel que puisse être le contenu de ces lettres. C'est une question de
méthodologie de base.
- Mutine a écrit:
- Ces lettres montrent un lien évident avec la police de Scotland Yard ...
Comme il est impossible d'affirmer, donc, que le meurtrier se trouve indubitablement dans le groupe de ces mystificateurs, comment peut-on trouver un lien évident avec la police de Scotland Yard ?
A-t-on effectué une expertise graphologique entre chacune de ces lettres et des courriers rédigés par MacNaghten ? Dans l'affirmative, il faut nous faire part des conclusions de ces expertises, parce que, là, du coup, ca pourrait commencer à tenir debout...
Dans la négative, comment peut-on affirmer qu'il est bien l'auteur de quelques unes de ces lettres ?
Donc , ces lettres, dont le contenu très évasif peut se prêter à de multiples interprétations, ne montrent rien en l'absence d'authentification certaine et absolue de l'identité de leur auteur. Certaines de ces lettres sont disponibles sur le Net...Et vous n'avez pas besoin d'être un expert graphologue pour constater que la plupart des écritures employées sont parfaitement dissemblables. Vous imaginez un individu capable de contrefaire plus de 30 FOIS sa propre écriture ? Je ne pourrais pas en toute bonne foi prétendre que c'est impossible, mais je n'y crois pas. Et vous?
Ce qu'il faut impérativement bien comprendre , c'est que la quasi totalité de l’œuvre de notre auteur repose sur cette trentaine de lettres , parmi les quelques 300 qui ont été envoyé au Yard et à la Central News Agency, et dont elle affirme qu'elles sont de la main de l'éventreur. Soulignons qu'elle égratigne sévèrement, au passage, la prétendue incompétence des policiers PROFESSIONNELS, ANGLAIS, CONTEMPORAINS DES FAITS, en charge d'une affaire CRIMINELLE et disposant de TOUS LES ELEMENTS POSSIBLES RECUEILLIS AU COURS DE LEUR ENQUÊTE. Ces éléments qui, malheureusement, ont presque en totalité disparus aux cours des années, par le biais d'emprunts de collectionneurs peu scrupuleux, de membres de la police partant en retraite et emportant des souvenirs, par suite de destruction d'archives au cours des bombardements allemands sur Londres au cours de la Seconde Guerre Mondiale ,etc. Ces policiers ont, selon elle, été incapables d'en exploiter le contenu...Alors qu'elle, enseignante française, passionnée de l'affaire(Soulignons qu'elle n'est pas la seule et depuis longtemps,très longtemps d'ailleurs), elle a réussit, de façon absolument certaine, à démasquer le tueur . Pourquoi pas ?
Mais sur quelle base a-t-elle déterminé que certaines lettres ont absolument été rédigés par l'éventreur, et pas les autres? Tout simplement sur le fait que leurs contenus sont si évasifs qu'ils PEUVENT correspondre, moyennant une bonne dose de bienveillance, avec le profil de MacNaghten établi par elle. En gros, si 1 ou 2 phrases ou éléments du courrier peuvent faire allusion à un élément qui recoupe sa théorie, la Lettre est ''authentique''. Exemple :
''vous et moi nous nous connaissons. Attrapez moi si vous pouvez ''.
Déduction :aucun autre plaisantin Anglais ne pourrait écrire ça. C'est impossible .donc ca ne peut être QUE MacNaghten . Ben oui, il connaissait Warren. Chipotez pas, ceci est une PREUVE...
Une autre ? Ok :
'' Cher Patron''
Si tu veux savoir où se trouve Jack l'éventreur, demande à un policier.
Ton vieil ami,
Jack''
Ben, si çà c'est pas d'la PREUVE, alors...
Encore une autre ? Bande de gourmands,va ! :
''j'ai 35 ans et je suis toujours en vie.''
On est contents pour lui. A mon avis , on a oublié son cadeau, les mecs.
Au fait, MacNaghten, si c'est bien lui qui a écrit, il était le seul anglais à être en vie à 35 ans, en 1888 ?
Une ch'tite dernière pour la route ? Allez :
''Le Lord est sûrement de la maison.''
Si,si ! C'est aussi une PREUVE, çà...
A la vérité , il y en a encore un tas d'autres de la même veine, plus longues, donc faisant part d'éléments encore plus susceptibles d'être sollicités et ''soudés ensemble pour formaliser une preuve''. Mais je suis trop flemmard pour les recopier ici. Je vous renvoie vers le livre de Sophie. Elle nous en fait une énumération commentée et orientée à l'appui de sa thèse, en négligeant parfois le fait que le contenu exact de certaines d'entre elles résistent un peu à sa subjectivité, genre :
'' Les crimes commis à Mitre Square City et dans le district de Whitechapel furent perpétrés par un ex-agent de police de la Métropolitaine, qui fut démissionné de la Force (...) Le mobile est la haine et le dépit contre les hommes du Yard. L'un d'entre eux sera ma victime après que les crimes auront cessé.
Très cordialement,
Jack L'éventreur.''
Voilà. MacNaghten n'est pas un
ex-agent de la Force. Il n'a
jamais été embauché. Donc
jamais démissionné. Et de toute façon, il ne briguait pas un poste d'agent de police mais d'inspecteur. Embêtant, ca correspond pas.
'' Le mobile est la haine et le dépit contre
les hommes du Yard''. MacNaghten n'éprouve pas de haine contre les hommes du Yard. Il est censé détester Warren en particulier.
Zut, alors ! Ça correspond toujours pas. Mais c'est pas grave parce que :
''L'un d'entre eux sera
ma victime après que les crimes auront cessé.'' Ouf ! Ca va mieux ! Là , ca correspond un peu plus, non ? C'est une lettre ''authentiquement" écrite par Melv, donc par jack !
- Mutine a écrit:
- "la haine et le dépit contre les autorités du Yard" (lettre du 19 oct 1888) dixit "Jack l'Eventreur", ceci ajouté au fait que l'assassin relate une éviction des services de police qui serait à l'origine de sa volonté de se venger du préfet Warren et de le voir démissionner de son poste, car c'est à ce prix que "Jack l'Eventreur" prétendra cesser sa vague meurtrière (cf lettre du 7 novembre 1888) mais il prétendra aussi à ce prix réintégrer les rangs !
Un mec menace par écrit de faire un massacre jusqu'à ce que Warren soit renvoyé ? Et ce serait donc MacNaghten ? Ouais... Au fait, puisqu'on est toujours dans le domaine de la supposition, pourquoi ça pourrait pas être, je sais pas , moi... quelqu'un qui n'aurait pas apprécié le fait que Warren donne l'ordre de charger la foule de sans-abris qui s'était réunis à Trafalgar Square, le dimanche 13 Novembre 1887, Mmh ? Ca a rendu ce cher Warren très populaire parmi les classes aisées. Un peu moins dans les couches populaire, je pense. Il ne devait pas y avoir Que MacNaghten parmi les nombreux''amis'' du préfet de police, non ?. Alors quand la mode du courrier ''à la Jack'' est apparue, on est en droit de penser que nombre d'auteur ne faisait pas partie de son Fan-Club. En fin, moi j'dis ça...Voilà quoi. ''réintégrer les rangs ! '' Mais QUELS rangs ? MacNaghten ne faisait pas partie de la police, il était planteur de Thé. Comment peut-on ''Réintégrer'' des rangs dont on à jamais fait partie ? Quel Mystery Man, ce Jack !
- Mutine a écrit:
- Les feuillets d'admission, les renvois, les courriers officiels, les procès verbaux, les rapports de police, tout fut soigneusement épluché et il est rigoureusement impossible de trouver d'autre éviction à la période dite (1888) uniquement celle d'un type répondant au nom de Macnaghten !
Et donc, c'est fatalement lui, Jack L'eventreur ! Pas intelligent, le mec. Si c'est la seule éviction à la période dite (1888) uniquement celle d'un type répondant au nom de Macnaghten , et dans la mesure ou il n'est PAS ENCORE policier, ca pourrait un peu le désigner comme suspect . Non ?
et je ne parle même pas de la fameuse enveloppe déchirée sensée designer MacNaghten ! Warren n’aurait même pas reconnu l’enveloppe et il aurait oublié à qui ses services l'avaient envoyée a peu près DEUX semaines plus tard? Ha ben si, tout compte fait, j'en ai parlé, là...
- Mutine a écrit:
- Tout fut orchestré comme les lettres l'ont annoncé !
Ben oui... Mais pour ça, faudrait que les lettres aient été authentifiées clairement, ainsi que l'identité indiscutable de leur auteur...
Seule éviction : MacNaghten. Les lettres annoncent tout... Mais, y z'étaient où, les flics ? Au Pub ? Y'en a pas un qui a fait le rapport ? Mais c'étaient quoi les conditions de recrutement de l'époque ?
- Mutine a écrit:
- Son enfance, son passé de chasseur, d'acteur contrarié et ses humiliations perpétuelles suffisent à expliquer ce pourquoi il en est arrivé là !
Ça suffit a expliquer pourquoi il a décidé d'exploser de pauvres filles, pour se venger d'un seul homme ? Heureusement que tous les chasseurs , acteurs contrariés et les humiliés perpétuels ne veulent pas tous entrer dans la police...
- Mutine a écrit:
- Ce soir là, son ami Monro (second du préfet) assistait à la scène et démissionnait de la Branche D par solidarité envers son ami qu'il avait lui-même recommandé pour le poste ! Trois jours, plus tard, naissait la vague meurtrière !
Monro n'a pas plutôt donné sa démission parce que, depuis la nomination de Warren, il ne s'entendait pas avec lui ? Non parce qu'il faut imaginer la scène, là :
-T'inquiètes pas , Melv . Par solidarité avec toi, j'y fous ma démission en pleine gueule, au moustachu !
-Ah bon ? Tu vas quitter ton poste d'assistant commissioner, de patron du Criminal Investigation Department, tous -les avantages et le salaire qui vont avec, uniquement par solidarité avec moi ?
-Ben, oui...euh...Attends...att...
-Et seulement parce que tu m'aimes bien ?
-Heu...Je …
-(Ecrasant une larmiche d'émotion) C'est trop mignon, Jimbo !!! viens là que j'te fasse un gros poutou baveux !
- Mutine a écrit:
- Il faut savoir qu'à l'époque, La fille de Macnaghten suspectait son propre père (photos des meurtres dans son bureau alors qu'il n'est pas chargé de l'enquête, bouleversement à leur simple vue)
Après son intégration ?. Mais alors quel mal peut-il y avoir à disposer de photos d'une série de meurtres dont on doit clore le dossier ? Et si c'était chez lui...combien de flics actuels ne ramènent-il pas de temps en temps du boulot à la maison ?
- Mutine a écrit:
- Même ses collègues (voir témoignages de Sir Robert Anderson et de James Monro) !
Wouah ! Ses collègues le soupçonnait et lui ont permis de rester parmi eux ?
Et ils ne se sont pas occupés de lui par la suite ? Pourquoi ? Par peur du scandale ? Mais c'était qui ce Melv, pour qu'on ait peur de lui à ce point en haut lieu ? Un petit-fils caché de la Reine Victoria ? ( Oh la coquine!...avec son air de pas y toucher ! J'me disais aussi...).
- Mutine a écrit:
- L'assassin avait une pratique très sûre du dépeçage (pratique de chasseur et de taxidermiste), il évoluait dans le noir avec l'agilité et l'instinct du chasseur (prélèvement d'organes : idéologie du trophée). Seulement 9 à 10 minutes furent nécessaires pour pratiquer les mutilations post-mortem (sauf pour Mary Jane Kelly, assassinée en lieu clos) et si notre homme avait des amis dans la police (Monro) en attendant d'en faire partie, il ne pouvait ignorer qu'un policier en ronde brossait un même secteur tous les quarts d'heures ! Il suffisait de gérer son temps au mieux et d'être informé des cycles de passage. De surcroît, les semelles des policiers étaient extrêmement bruyantes jusqu'à ce que les semelles de crêpe ou en caoutchouc firent leur apparition ! De quoi prévenir une arrivée soudaine...
''il ne pouvait ignorer qu'un policier en ronde brossait un même secteur tous les quarts d'heures !''
Le mec déboule des Indes. Il n'est même pas reçu par Warren, et ''il ne pouvait ignorer qu'un policier en ronde brossait un même secteur tous les quarts d'heures ! '' ? Mais comment il a fait ? Il est entré dans un commissariat : ''Salut les gars ! Ca va , Aujourd'hui ? Bon, j'suis pas encore des vôtres ( et puis comme le moustachu m'a viré avant même de m'engager, c'est pas près d'arriver), mais est-ce que je peux quand même me permettre de vous demander les horaires et les itinéraires des rondes nocturnes, s'il vous plait ? Vous serez gentils tout plein''.
Ou alors , il les a demandé a son vieux poto Monro : ''Dis donc, on m'a dit que Whitchapel By Night c'était pas mal. T'aurais pas les horaires et les itinéraires des rondes nocturnes du quartier chaud, des fois, s'te plait ?''
On a une preuve, un rapport écrit de son passage à proximité des différents lieux des crimes ? Combien d'autres personnes, voire des policiers effectivement, était dans ce cas ?
Ou sont les faits avérés ?
- Mutine a écrit:
- un problème d'impuissance ou conflit interne devait certainement l'opposer à sa femme et indirectement à sa mère...
'devait'' ? C'est même pas sûr ? Remarque, pour être au courant d'un problème d'impuissance d'un mec qui vivait dans l'Angleterre Victorienne en 1888...Wouah ! Faut le faire !
- Mutine a écrit:
- Les prostituées semblent avoir été un parfait défouloir dans ce contexte !
Heu...Mais, on est sûr, ou pas ? ''semblent''...On parle bien d'une recherche
historique, là ? Non ?
- Mutine a écrit:
- Quant à la piste du complice, un des amis de Macnaghten (George Sims) se trouvait être non loin du territoire de chasse de Jack, le soir du double meurtre (Stride/Eddowes) et il fut formellement reconnu par un tenancier de bar qui reconnut plus tard sa photo en couverture du Referee - gazette locale - dans laquelle Sims écrivait des chroniques sociales... Sims aimait se déguiser en marin et arpenter Whitechapel avec sac et couteau, espérant confondre le meurtrier et à défaut observer la réaction des passants pour relater ses virées dans son "kaleidoscope social" comme il l'appelait.
Heu... sorry . I pas understood... C'est parce que le copain de Melv, le dénommé Sims, traînait dans le quartier au moment du meurtre de Stride, et que lui, Sims, a formellement été reconnu sur photos par un tenancier, qu'on peut affirmer que Melv était, lui aussi, présent sur les lieux, ce soir-là ?
La vache... hey, j'ai les jetons, moi ! Ben oui, imaginez que ce soir un pote à moi traîne à proximité d'un lieu, où un crime va être commis.... Même si je suis devant la télé, j'suis foutu, alors ?
- Mutine a écrit:
- A partir de là, il est possible de conjecturer une possible complicité entre Macnaghten et Sims
A partir de là, il est
possible de
conjecturer une
possible complicité entre mon œil gauche et mon œil droit, surtout si je louche ! En fait il est
possible de
conjecturer une
possible chose, mais uniquement a condition qu'elle soit
possible ! Ah bah bien sûr, il faut un minimum,
sinon c'est pas possible... Hé ouais ! Impressionné, hein ?
- Mutine a écrit:
- pour le meurtre de Stride (nuit du double meurtre), le témoin Schwartz apercevait deux hommes : le premier était l'agresseur de Stride et l'autre regardait la scène en fumant sa pipe et la description de ce dernier s'apparente à celle de Macnaghten...
's'apparente'' ? A quoi ? A qui ? Aux descriptions de la dernière personne vue en présence des victimes par les différents témoins ? Quiconque les a compilé et comparé avec un minimum
d'attention peut constater qu'elle diffèrent de meurtres en meurtres. Les portraits Robots ? On peut les trouver sur internet. Comparez les avec la photo de MacNaghten. En toute honnêteté, rien n'en ressort de concluant .
- Mutine a écrit:
- ...tout comme l'homme aperçu par Lawende dans Church passage en compagnie d'Eddowes qui sera retrouvée morte 10 min plus tard dans Mitre Square !
Là, y a un os.
Homme qui fumait la pipe au cours de l'agression de Stride .description selon Israel Schwartz :
- Environ 35ans.
- 1 m 78
- Chevelure Châtain Claire
- Pardessus sombre
- Vieux Chapeau en feutre noir à bords large
Homme aperçu par Lawende dans Church passage en compagnie d'Eddowes :
- Peau Blanche (jusque là, tout va bien)
- Environ 30 ans ( Bon...ok )
- 1 m 75 (ok)
- Moustache Blonde ( on va dire ok)
- Carrure moyenne ( d'accord )
- une jaquette poivre et sel ( aïe...)
- une casquette grise à visière (aïe,aïe...)
- Un foulard rouge (aïe,aïe,aïe)
- CQFD (Non, il ne portait pas de CQFD ! C'est moi qui l'ai rajouté ! Ça se porte pas, un CQFD, d'abord ! Barbares!)
Soit, le mec a changé de fringues. Soit il avait tout mis sur lui avant de sortir... et il s'est changé tout en courant vers Mitre Square...pratique et discret...Entre nous, heureusement qu'il n'avait pas décider d'en tuer 3 ce soir-là : les témoins auraient décrit le bonhomme Michelin !
A noter que d'après les dires d'Élisabeth Long, dernière personne a avoir vu Annie Chapman en vie, peu de temps avant que cette dernière ne soit assassinée dans l'arrière cour du 27 Hanbury Street, elle était accompagnée d'un homme à la peau sombre, mesurant au maximum 1 m 60. Long a déclaré qu'il était un petit peu plus grand ( ''appeared to be a little taller than deceased'') que Annie qui, elle, ne mesurait que 1m 50, 52. Quel chanceux, ce MacNaghten : grandir de 15cm en moins d'un mois...
- Mutine a écrit:
- ce n'est pas une preuve isolée qui permet d'isoler un assassin mais plutôt un faisceau de recoupements et d'indices fiables qui formalisent les preuves, soudées ensemble.
Faudrait s'entendre sur la définition de preuve. Surtout en matière pénale. Un faisceau de recoupements et d'indices fiables ( pour qui?) ne constitue pas une preuve, dans une affaire d'homicide, et heureusement d'ailleurs. Ça s'appelle la présomption d'innocence. ''un homme est innocent tant qu'on apporte pas la PREUVE ( sous-entendu matérielle )de sa culpabilité.Sinon, bonjour l'erreur judiciaire. Je pense que là , on en arrive à quelque chose de grave. Surtout dans le principe d'une recherche historique qui ne doit, en aucun cas se baser sur un a priori, mais qui ne doit s'en tenir qu'au faits avérés, même si le temps fait disparaître les acteurs du drame ou les pièces du dossier. Je pense qu'il ne serait pas sérieux de lancer une thèse selon laquelle, le capitaine Robert Falcon Scott, par exemple, mort au cours de son expédition au pôle sud en 1912, était Jack l'éventreur. Il était pourtant contemporain des événements, on peut même retrouver des traces de son passage a Londres au moment des faits. En creusant dans son enfance et dans sa vie d'homme adulte , on peut même retrouver des traumas, à divers degrés, qui pourraient ''selon un faisceau de recoupements et d'indices fiables, soudés (j'adore le terme, il est révélateur) ensembles formaliser les preuves. Et pourtant, je rassure tous les fans de l'âge d'or de l'exploration antarctique, le capitaine Scott N'ETAIT PAS jack l'éventreur.(enfin, j’espère)
- Mutine a écrit:
- Le tueur en série aime le pouvoir qu'il exerce sur ses victimes (mutilations, prélèvements d'organes : trophées, parfois cannibalisme)
Ah donc, c'est un tueur en série...donc il ne s'arrêtera pas , car selon la plupart des spécialistes des tueurs en série, son comportement est dicté, par la soif d'un pouvoir absolu qu'il peut exercer sur une victime impuissante, soumise et dépersonnalisée. C'est un tueur ritualisé qui a fantasmé un grand nombre de fois le meurtre avant de passer à l'acte. Dans la plupart des cas, ce fantasme lui procure une excitation telle que lorsqu'il passe à l'acte, la réalité n'étant jamais à la hauteur dudit fantasme, il éprouve la nécessité de recommencer jusqu'à ce qu'il atteigne le crime parfait. Qu'il n'atteint jamais et qui motive donc le processus de la série.
- Mutine a écrit:
- dans le cas de Macnaghten, l'homme ne subit aucun assujetissement et exerce un pouvoir sur les masses lorsqu'en manipulant la presse, il nuit à la crédibilité de Warren et donc indirectement à son autorité pour mieux se les approprier en parfait maître du jeu (récupération de poste)
Ah d'accord, j'avais pas compris . Donc, c'est un tueur opportuniste qui instrumentalise ses victimes dans un but bien précis: faire tomber un préfet de police... qui l'a jeté. Bon ben , finalement c'est pas un tueur en série, on va dire.
- Mutine a écrit:
- "M" comme Macnaghten...Dans la chambre de la 5 e victime (Mary Jane kelly) , un M se trouvait sur le mur du fond + MV (Melville ?) sur le mollet de la victime...
Maintenant que j'y pense, dans les années 90, je crois, Shirley Harrison, qui avait fait la promotion du journal de jack accusant le marchand de coton James Maybrick, elle l'avait déjà vue ce ''M''. Accompagné d'un ''F''( Pour Florence Maybrick) assez visible sur la photo, d'ailleurs.
C'est vrai que c'était pas possible que ce "M" soit l'initiale du prénom de
Mary Jane Kelly! Et puis le sang, sur le mollet d'une victime, c'est un sang vachement discipliné! Ça coule tout droit, sans suivre les aspérités naturelles de la peau ou celles provoquées par des mutilations, j't'assure, sérieux! Et Ça peut pas prendre des formes bizarres dans lesquelles on pourrait deviner des lettre, quand il s'écoule, Et pis, comme on l'a découverte que le lendemain, c'est pas possible non plus que ce soit une ecchymose ou un hématome qui passe mal à la photo ! c'est bien connu : les photos de 1888, elles ont une sacrée définition ! Ben non, c'était forcément l'initiale du meurtrier...
- Mutine a écrit:
- MARTHA TABRAM (découverte à George Yard, le 07/08/1888) n'est pas la première victime de Jack. L'arme du crime est une baïonnette à soldat qui transperça 39 fois le corps de la malheureuse (propre d'un crime passionnel), aucune trace de ritualisation, seulement de l'acharnement pur, commis par un tueur impulsif, appelé "criminel non méthodique".
Pourquoi jack n'aurait-il pas commis son premier meurtre avec une baïonnette ?. Y a-t-il un fait avéré, un rapport écrit, donc consultable, qui s'y oppose ? Ok, rien ne s'oppose non plus au contraire, bien entendu. Mais dans ce cas, cette assertion ne peut être considérée comme un fait établi. C'est seulement une opinion que rien n'étaye. D'autant que l'inspecteur Abberline et Sir Robert Anderson, contemporains et en charge de l'enquête , donc dépositaires d'informations forcément spécifiques, ont inclus ce meurtre dans le dossier consacré aux crimes de Whitechapel .
Mais là , si Martha Tabram constitue la première , ou une des premières tentatives de jack, Aïe,aïe,aïe y'aurait, comme qui dirait, un p'tit problème de date, pour l'hypothèse MacNaghten. Mais je fais preuve de mauvaise fois là, sûrement...
- Mutine a écrit:
- Quant à ELIZABETH STRIDE (assassinée le 30/09/1888) c'est une autre histoire... Selon les éléments dont je dispose, cette femme est une victime canonique de Jack. Notons qu'il faut une vingtaine de minutes pour relier Dutfield Yard et Mitre Square (à pieds !), donc les 45 minutes qui séparent la découverte des deux meurtres (Stride-Eddowes), commis dans la même nuit, ne constituent en rien un problème et surtout pas le choix de l'arme dans le cas de Stride qui fut tuée (à titre exceptionnel) par une arme à bout émoussé et j'expliquerai pourquoi...
Rappelons que 2 heures avant son décès, Stride fut prévenue par les ouvriers Best et Gardner de la présence de "Tablier de cuir" (autre pseudo de Jack) dans les parages. Stride devait nécessairement avoir une arme auto défensive fourrée dans son tablier, une arme qui a été retournée contre son agresseur, au moment où elle fut poussée à terre.
'' devait nécessairement avoir une arme auto défensive''.
Personnellement, je pense que les romains devaient nécessairement avoir inventé le téléphone portable, sinon pourquoi auraient-ils construit un aqueduc aussi haut que le pont du Gard, si ce n'est pour y installer des antennes relais....Comment ca je peux pas le prouver parce qu'on a pas retrouvé ni les portables , ni les antennes ? C'est de la mauvaise foi, là ! Il s'agit d'une recherche historique basée sur des faits vérifiables, hé !
- Mutine a écrit:
- GRANDE MOTIVATION. EXPLICATIONS :
Après avoir été interrompu, lorsqu'il s'apprêtait à mutiler Stride, Jack fut dérangé par le camelot Diemschutz et l'intervention inopportune de son attelage dans la cour. Devoir s'interrompre au moment crucial, a mis Jack hors de lui ! Le propre de Jack est d'éventrer, d'où son effroyable pseudonyme. Que se passe t-il si un quidam surprend un psycho-killer, sur le point de ritualiser le corps d'une victime ?
Réponse : La colère s'empare du tueur et dans le cas qui nous occupe, La suite est prévisible. Jack l'Eventreur cherchera à réparer l'inachèvement de sa besogne, en se trouvant un "palliatif" dans les plus brefs délais. C'est ce qu'il a fait dans les minutes qui ont suivi. Il a trouvé une autre victime et s'est littéralement acharné sur Eddowes, en l'égorgeant, l'éventrant et en lui prélevant un rein. Sa colère et sa frustration (d'avoir "bâclé" sa précédente victime : Stride) étaient si remarquables qu'il a littéralement défiguré le visage d'Eddowes, à l'aide de son couteau (nez coupé de façon oblique, oreille, coupée, etc...). Pour un tueur en série, le degré de ritualisation constitue la phase d'apogée en terme d'excitation, c'est le Nirvana. Son excitation est d'origine pulsionnelle et sexuelle. L'arme devient l'extension de son membre.
Aussi, quand Jack éventre les prostituées, c'est comme s'il déflorait ces femmes pour leur rendre une nouvelle virginité symbolique, elles, qui ne sont que souillures et maladies. Etre dérangé à ce moment précis où il s'apprête à éventrer, explique sa hargne et Eddowes sera la victime de cet acharnement aveugle. Comme il n'a pas pu ritualiser le corps de Stride pour cause de dérangement, il s'acharne donc sur Eddowes.
Ah donc si , quand même: c'est bien un tueur en série ritualisé à caractère sexuel, alors. Et donc...J'comprend plus. J'croyais que c'était un tueur calculateur , agissant par intérêt et désir de vengeance. Si c'est le cas, les mutilations sont inutiles, la série de meurtres devrait suffire...Ha ! Ou alors, le mec il est les deux à la fois ! Son but c'est de destroy le père Warren qui l'a humilié, mais en même temps, au lieu de tuer une autre prostituée le lendemain (parce qu'une vengeance , c'est un plat qui se mange froid, c'est bien connu, donc ca peut attendre 24 heures de plus), lui, alors qu'il vient de se faire repérer dans un quartier ou des meurtres nocturnes et sauvages sont commis depuis un mois, il prend le risque de se faire pécho en allant massacrer une autre pauvre fille dans la même nuit...C'est logique...
- MAIS NON, t'as rien compris, c'est un serial killer, on t'a dit ! Il est accroc au sang, il peut pas s'en passer ! Donc, comme il a les nerfs,en plus, il y retourne tout de suite.
- Oui mais Melv, il a arrêté de tuer, quand Warren il a filé sa dem', mais tout le monde y dit qu'un serial killer , il s'arrête jamais...
- Oui, ben tout le monde il est con ! çui-là, il s'arrête.
- Ha bon ?
- Ben oui ! Allez, coucouche panier maintenant, sale bête ! Couché, on t'a dit ! C'est qu'y mordrait, l'bestiau !
- Mutine a écrit:
- Le tag antisémite - écrit cette nuit-là - le confirme ainsi que de nombreux spécialistes du sujet. Ce tag antisémite ("Les juifs sont les hommes qui ne seront pas accusés pour rien") écrit avec certitude par l'assassin, exprime sa rage d'avoir été dérangé par les travailleurs juifs : le premier est Diemschutz et les 3 autres sont des témoins, plus que de réels perturbateurs (Levy, Harris et Lawende). 4 trouble-fêtes dans la même nuit, ça fait beaucoup ! De quoi mettre en rage notre tueur qui n'aime visiblement pas être la "proie" des gêneurs !
Mais comment qu'il a su qu'il avait été dérangé par des Juifs, not' jacquounet, mmh ?
Pour Diemschutz, à la rigueur , j'veux bien : Il se rendait au siège d'un journal d'intellectuels juifs socialistes. Mais pour les trois autres, il a fait comment pour savoir qu'ils étaient juifs ? Ca se voyait à quoi, à leurs vêtements ? Ou alors , il a été les voir pour leur demander, avant de tuer la pauvre Cathy Eddowes ?
A noter que plusieurs policiers dont les rondes incluaient Goulston Street ont affirmé que ce graffiti antisémite était assez ancien déjà, donc antérieur à la nuit du meurtre... A qui se fier,ma bonne dame, j'vous l'demande....
- Mutine a écrit:
- 1 ère preuve : Diemschutz a déclaré à la police que son animal avait dérangé l'assassin qui venait de prendre la fuite. D'ailleurs, son témoignage coule sous le sens. Est-ce que la simple vue d'un cadavre encore chaud pourrait faire hennir un poney et le conduire à marquer un écart, en entrant dans la cour de Dutfield ? Le camelot a déclaré que l'animal avait vu quelque chose qui l'aurait effrayé. Il est formel. L'origine de cette peur du poney, n'est-elle pas dûe au tueur qui se lève brutalement pour prend la fuite ? L'instant d'avant, l'assaillant n'était-il pas tranquillement agenouillé au-dessus de sa victime (Stride), sur le point de l'éventrer ?
Nous en déduirons donc que l'assassin s'est levé sous l'effet de la surprise pour prendre la fuite...
Nous en déduirons que le poney de Diemschutz à une meilleur vision nocturne que lui.
Nous en déduirons que, comme le poney fait un écart, pour éviter quelque chose qui se trouve devant lui, Diemschutz ne peut manquer d'apercevoir le tueur qui se relève brusquement.
Nous en déduirons, en examinant les photos de Berner Street et les croquis de l'entrée du foyer, que le tueur s'est trouvé dans l'obligation de passer devant Diemschutz pour quitter la cour en direction de la rue, vue l'étroitesse de l'entrée.
Nous en déduirons que Diemschutz a la chance d'être l'heureux propriétaire du premier poney d'accompagnement pour aveugles et mal-voyants.
Nous pourrions éventuellement en déduire que, malgré le sentiment de Diemschutz, normal après le choc de sa découverte, le tueur n'était peut être plus dans la cour au moment où lui-même y pénétrait avec son attelage...mais bon...
Au cours de sa déposition lors de l'enquête judiciaire sur le meurtre de Stride en date du 1er octobre 1888, le coroner pose la question suivante à Diemschutz: When you entered the yard, if any person had run out you would have seen them in the dark?=
en entrant dans la cour, si une quelconque personne en était sortie en courant, l'auriez vous vu dans le noir? Diemschutz répond: Oh, yes, it was light enough for that. It was dark in the gateway, but not so dark further in the yard=
Oh, oui, il y avait suffisament de lumière pour ça. Il faisait sombre dans le passage, mais pas si sombre que ca dans la cour. Etrange, non ? comment Diemschutz peut-il faire 2 déclarations aussi antinomiques. Personnellement , je n'ai retrouvé aucune trace de cette déclaration sur son poney que Diemschutz aurait fait à la police. Bizarre, vous avez dit bizarre?...
- Mutine a écrit:
- 2 ème preuve : On évalue aux environs d'1 heure (voire un peu moins), la mort de Stride, 1h c'est le moment où Diemschutz pénètre dans Dutfield et découvre - grâce au mouvement d'écart du poney - le corps de Stride encore chaud. Au même moment, le poney hennit, Big Ben égrène le coup mais surtout les cloches des églises de proximité (Christ Church, Matfellon...), dont la résonnance d'un coup se prolonge pendant plusieurs secondes et couvre auditivement la fuite de notre assassin légendaire. Autre nuissance sonore, au même moment, les musiciens du Club Ouvrier de Dutfield Yard (IWMEC), entament un air de polka. De quoi distraire les curieux et couvrir - musicalement - la fuite de notre assassin.
Il vaut mieux synchroniser miraculeusement, à la seconde, la fuite d'un meurtrier avec les cloches de multiples églises, plutôt que de penser qu'il n'était plus dans la cour au moment de l'arrivée de Diemschutz, qui d'ailleurs ne l'y a pas vu, mais a pensé
rétrospectivement qu'il devait encore s'y trouver...Au fait, quelqu'un a pensé à interroger le poney ?... Non ? Dommage...
- Mutine a écrit:
- Rappelons que 2 heures avant son décès, Stride fut prévenue par les ouvriers Best et Gardner de la présence de "Tablier de cuir" (autre pseudo de Jack) dans les parages. Stride devait nécessairement avoir une arme auto défensive, fourrée dans son tablier, une arme qui je le soutiens, s'est retournée contre son agresseur, au moment où Stride fut poussée à terre. Je suis convaincue qu'elle a cherché à se défendre, après avoir subi l'assaut de son agresseur. L'assassin n'aurait pas eu le temps de se servir de son arme habituelle. Le genre de couteau à lame longue qu'il utilise aurait attiré l'attention s'il l'avait caché dans son manteau. Il aurait fallu des poches de plus de 16 cm ! J'en déduis que Jack devait nécessairement avoir un paquet ou un sac suffisamment ample pour dissimuler l'arme.
Ca c'est de la déduction! La présence de l'homme au paquet est rapporté par l'agent de police Smith dans sa déposition...
A part çà, donc, jack tente d'égorger Stride avec le canif avec lequel elle se défend. On va tenter de suivre cette logique : Donc, jack a posé par terre le paquet qui contient son arme fétiche. Il lui faut inévitablement l'usage de ses
deux mains pour maitriser Elizabeth Stride, qui se défend comme une diablesse, et lui arracher le canif avec lequel elle se défend...N'oublions pas que
''Le genre de couteau à lame longue qu'il utilise aurait attiré l'attention s'il l'avait caché dans son manteau. Il aurait fallu des poches de plus de 16 cm ! J'en déduis que Jack devait nécessairement avoir un paquet ou un sac suffisamment ample pour dissimuler l'arme.'' Quel chanceux, ce jack : Diemschutz arrive et ne voit rien mais que faire
''quand un quidam (Diemschutz) approche et que la victime se défend ? A t-on le temps de récupérer sa propre arme quand une femme se défend avec un couteau (à lame émoussée) directement sorti de son tablier ?.''' a priori non. Mais on dirait qu'on a quand même le temps de ramasser le paquet contenant son arme fétiche alors qu'un témoin potentiel arrive et vous barre implicitement la sortie... Parce que, faut vous dire qu'on a pas retrouvé de couteau, quel qu'il soit, sur le lieu du crime...
De toute matière, on se retrouve là dans un "épisode de Star Trek" cher à notre Sophie nationale, puisque que Diemschutz a officiellement déclaré au coroner au cours de l'enquête judiciaire que si il y avait eu quelqu'un fuyant la cour au moment de sa propre entrée, il y avait suffisament de lumière pour voir l'individu en question...or, ben, il a rien vu, le Diemschutz!!! et c'est lui qui le dit !!!!
D'un autre côté, il est vrai que si, d'aventure, Stride a été tué par quelqu'un d'autre que jack, (un client mécontent ou bourré, un racketteur de prostituée, ou tout bonnement son maq'), l'hypothèse MacNaghten s'écroule...
- Mutine a écrit:
- Voici le profil du FBI de Quantico qui a établi le profil-type de Jack L'Eventreur en novembre 1988 (100 ans, après les meurtres) :
Age : Entre 28 et 36 ans, homme au quotient intellectuel très élevé, exerçait un emploi régulier (les crimes se déroulaient en week-end), sa mère était sans doute très sévère avec lui...Il avait eu des problèmes avec la police avant de commettre sa série de crimes. Il ne possédait ni connaissances chirurgicales ni anatomiques. Il avait une une grande réserve et une grande timidité, cela cachait une grande agressivité. il n'avait pas une haute opinion de lui-même à cause d'une disgrâce physique (cicatrice, malformation, etc...), probablement impuissant, il ne pouvait pas avoir de rapports "normaux" avec une femme, apparence soignée, etc...
(Mon suspect "Macnaghten" colle point par point au profil, établi par le FBI, Pour la mère : zone d'ombre mais l'idéalisation condorde avec le déni de féminité. il se peut qu'il ait aimé sa mère tout en la détestant de manière confuse...)
Ah ! ca colle pas ''point par point'', alors. D'abord parce que ''seul un taxidermiste ou un chasseur'' avait les connaissances anatomique pour perpétrer le massacre de Eddowes et Kelly. C'est pas moi qui le dit, c'est Sophie dans son livre.
Ensuite, parce que le sujet de la mère, dans l'étude d'un serial killer semble avoir une certaine importance: voir le cas de Ted Bundy , Arthur Shawcross et autres. Ca fait deux points qui ne collent pas.
''il se peut qu'il ait aimé sa mère tout en la détestant de manière confuse.'' . On en a trouvé une trace concrète, écrite quelque part de cà ? Non parce que si c'est pas le cas, ce n'est donc qu'une supposition, pas un fait avéré. Et sur un sujet aussi important que la relation entre un tueur en série et sa mère, dans le cadre d'un profilage psychologique qui s'inscrit dans une recherche historique, on peut pas se permettre d'affirmer quoi que ce soit sans preuve, hein ? Enfin, j'crois...Mais p'téte que j'me trompe...
- Mutine a écrit:
- Il y a cependant des points contestables dans le profil établi par le FBI :
Tout d'abord, la localisation du tueur, son domicile soit disant proche des lieux des meurtres ( je conteste ce point car bcp de gentlemen avaient un pied- à- terre dans ces quartiers).
Troisième point qui ne colle pas, donc. Quoique, c'est pas un peu hors-sujet, là ? Il s'agit bien d'un profil établi par le FBI
concernant jack l'éventreur, pas sur
les gentlemen qui avaient un pied-a-terre dans ces quartiers, si j'ai bien compris.
- Mutine a écrit:
- le niveau d'éducation bas (les lettres prouvent justement le contraire)
Zut ! Un quatrième point qui ne colle pas. Pis les lettres, encore faut-il prouver de manière irréfutables qu'il en est bien l'auteur. A moins qu'il ne s'agissent ici de ses courriers persos...
- Mutine a écrit:
- ..et la situation personnelle ("célibataire" dit le FBI, pour moi, ce n'est pas une preuve. L'encanaillement nourrissait le commerce hôtelier et remplissait les garçonières. Les bourgeoises et les aristos feignaient de s'en offusquer alors qu'elles étaient consentantes mais fermaient les yeux. Ne pas voir rentrer son mari volage est presque une habitude dans le beau monde, on peut toujours prétexter un déplacement pour affaires, etc...).
Et un cinquième point qui ne colle pas...J'comprend plus rien, là...Pourtant notre charmante Sophie à dit plus haut :
Mon suspect "Macnaghten" colle point par point au profil.
et là, tadadamm, forcément, Sophie se doit de faire marche arrière...Mais à sa manière :
- Mutine a écrit:
- Il y a cependant des points contestables dans le profil établi par le FBI
ben oui, c'est forcément eux qui se trompent !
Mais c'est contestable pour quelle raisons, en fait ? Parce que ca ne se vérifie que très peu chez le tueur en série Lambda(si je puis dire) ? Ou parce que cela ne colle pas avec MacNaghten ?...Parce que si ca ne colle pas avec MacNaghten, c'est que ces spécialistes du F.B.I, qui ont quand même un beau tableau de chasse à leur actif, se plantent et il n'y a donc pas lieu de citer ce profil établi par eux. Ou alors, si c'est pas eux qui se plantent...c'est le
Rasoir d'Ockham...aïe,aïe,aïe !
- Mutine a écrit:
- Voilà ce qu'écrit l'expert-criminologue Michèle Agrapart dans son excellent ouvrage, intitulé : "De l'expertise criminelle au profilage", à propos de la jeunesse su serial killer :
" ...Soit au contraire, ils ont eu une mère rejetante, perverse ou chez laquelle, ils ont évacué la dimension sexuelle perçue comme anxiogène, sale et mortifère. Ceux-là tuent les prostituées (partie sexuelle et dégradée de la femme). Certains, enfin ont eu avec leur mère ou avec une mère de substitution des rapports incestueux. Comme Jack l'Eventreur ou Arthur Shawcross, ils tuent alors les prostituées..." (p163)
Réhabiliter l'image virginale de la femme pour se sentir soi-même moins sale est une manière de lutter contre l'image impure de la mère incestueuse et sexualisée. Il ne serait donc pas étonnant que l'acte inconscient (car le motif conscient, nous l'avons : sa haine contre l'autorité du Yard) soit le désir de pureté. Ce désir de pureté est proche du comportement obsessionnel dont justement souffrait Macnaghten (voir ses mémoires) et qui s'exprime par des rituels visant à compenser la peur de la souillure...Et ces prostituées sont les représentantes de la souillure qu'il faut éliminer.
A noter que cette experte a validé ma thèse. C'est une professionnelle de renom (expert criminologue, psychologue et expert judiciaire, agréée auprès de la Cour de Cassation de Paris et du parlement européen).
A noter que dans le cas du journal de jack l'éventreur (James Maybrick), shirley Harrison a vu le texte en question être validé par les experts suivants : Docteur Nicholas Eastaugh, qui a effectué des test sur l'encre ayant servi à rédiger le journal, le Dr David Forshaw, professeur de psychiatrie, Martin Fido, historien spécialiste de jack l'éventreur...et pourtant ce journal est un faux...
De toute manière, soyons juste, MacNaghten n'ayant jamais été reconnu officiellement comme étant jack l'éventreur, n'ayant jamais été arrêté ni interrogé par des experts sur ses motivations, il est matériellement impossible de déterminer si les affirmations de cette experte s'appliquent à lui. Mieux encore, dans la citation qui est faite plus haut,l'experte cite jack l'éventreur,dans son livre, en se basant sur son comportement avec les prostituées. Ok. Ça n'implique absolument pas qu'elle pense, dans ce contexte, que MacNaghten est l'éventreur ou que MacNaghten puisse avoir eu ce type de rapport avec sa mère et les prostituées. Elle ne parle que de Jack L’éventreur, quelle que soit son identité.
Dans le livre de Sophie, elle adhère et valide la théorie de l'auteur. Experte criminologue, psychologue et expert judiciaire, agréée auprès de la Cour de Cassation de Paris et du parlement européen. Super et digne de respect. Mais est-elle historienne professionnelle ou même amateur ? A-t-elle étudiée d'elle même, les nombreux autres travaux consacrés à Jack l'éventreur et qui se sont succédés depuis des décennies ? Que sait elles des autres théories qui on fleurit dans le monde depuis plus de 100 ans? Elle effectue une expertise psy de MacNaghten . N'importe quel expert auprès d'une cour criminelle vous dira qu'il est extrêmement difficile de décoder ce qui se passe dans la tête d'un individu. Là, l'individu en question est mort depuis plus de cent ans, donc sur quoi se base -t-elle pour affirmer qu'il aime prodiguer de la souffrance ?
Sur le fait ''que chez lui "la passion de la chasse induisait - de façon même indirecte - un goût pour les activités violentes, un instinct de prédation assez élevé, voire un intérêt pour le meurtre"... Qui dit ça ? MacNaghten lui même ? sa famille ? Ses amis ? Ses collègues ? D'autres historiens ?Non, Sophie Herfort.
On se résume : le mec est un acteur raté brimé par son père, il s'est fait casser la tronche par des Hindous, paraîtrait même qu'il a des migraines, il n'a aucune compétence pour briguer un poste dans la police, il le sait , sauf le piston de son copain Monro, dont il ne peut manquer de savoir que celui -ci ne s'entend pas avec son patron Warren, qui sera le décisionnaire final concernant son éventuelle embauche...
A l'arrivée, l'embauche ne se concrétise pas parce que Warren estime que MacNaghten n'a pas les compétence pour occuper le poste demandé. Ce qui est vrai, mais non pas parce qu'il s'est fait dégommé au cours d'une émeute. Parce que les hommes du Yard sont ''triés sur le volet'', et que MacNaghten n'a AUCUNE expérience du métier de policier alors qu'il vient briguer, sur la recommandation d’un ami, un poste équivalent à celui d'inspecteur de police adjoint !!!
Macnaghten n'a pas été ''chassé de la police'', ni même ''renvoyé'', méchamment ou pas, parce que techniquement, il n'a jamais été embauché...
Et on nous dit que là , il a piqué une grosse colère et a décidé de devenir le premier tueur en série de l'ère de la révolution industrielle pour se venger du Méchant Monsieur Qu'A Rien Fait Qu'A Pas Vouloir Le Prendre Dans La Police à un poste pour lequel il ne pouvait ignorer lui-même qu'il n'était pas compétent ?
Je reprends: sur quoi notre experte s'est-elle basée. Sur des éléments biographiques plus ou moins sortis de leur contexte ? Genre : Macnaghten rappelle a un copain combien ils aimaient auparavant faire peur aux femmes. OK. Quelles femmes ? Les leurs ? Des amies ? Des inconnues? Où ? Comment ? En se déguisant ? En faisant semblant de vouloir les assassiner ? Comment peut on déterminer à partir d'exemple comme celui-ci, et ils sont nombreux dans le bouquin, que cela induit un comportement symptomatique d'un tueur en série en devenir ?
A moins que l'experte se soit basée sur les corrélations possibles entre ces divers éléments biographiques et les Fameuses Trente Lettres... des lettres envoyées par des plaisantins uniquement pour se moquer ouvertement de l'incapacité générale dont Scotland Yard était taxé dans l'opinion, et ce, depuis bien avant le règne de terreur de Jack...Des lettres dont il est IMPOSSIBLE de PROUVER au sens juridique du terme que Macnaghten en est l'auteur...
si ce n'est en guettant le moindre mot, la moindre phrase pouvant être
raccord avec la thèse défendue. Et, au mieux, en admettant qu'il en soit l'auteur, cela implique-t-il qu'il soit le tueur en série recherché ? N'aurait-il pas simplement chercher à évacuer sa déception, justement en envoyant ces missives pour se moquer de Warren ? Non, trop simple, hein ?
Mais notre experte s'est forcément basée soit sur le matériel fournis par l'auteur, soit sur le produit fini...Également fourni par l'auteur, donc élaboré sur le préconçu que MacNaghten ETAIT jack l'éventreur...
J'annonce tout de suite que je ne suis pas un auteur en train de préparer ma propre version des crimes de Whitechapel, je ne prêche donc pas pour ma paroisse. Mais, c'est évident, je m’intéresse depuis très longtemps (mais pas exclusivement,heureusement), à cette énigme.
Posons néanmoins l'hypothèse suivante : je me ramène chez l'experte avec un manuscrit hyper documenté sur, disons...Francis Tumblety, par exemple. Dont on sait qu'il haïssait les femmes à un point extrême,en particulier les prostituées. Dont on sait qu'il collectionnait des utérus dans des bocaux. Dont on sait qu'il avait des connaissance médicales. Dont on sait qu'il possédait un logement à Whitechapel au moment des faits. Dont on sait qu'il faisait l'objet d'une étroite surveillance de la part de Scotland Yard. Dont on sait qu'il a dit des femmes : ''je ne connais pas ce genre de bétail''. Dont on sait qu'a son retour aux Etats-Unis, il a fait l'objet d'une surveillance de la police de New York , à la demande de Scotland Yard, et que l'inspecteur Andrews du Yard y a également été envoyé en rapport avec les crimes de Whitechapel. Dont on sait que l'inspecteur Littlechild du Yard le considérait à l'époque comme un suspect très crédible...
Elle validerait ou pas, l'experte ?
Et des suspects potentiels, y'en a bien d'autres...
- Mutine a écrit:
- SYNTHESE :
1 h : Découverte du corps de Stride et fuite de l'assassin au même moment.
1h à 1h20 : 20 minutes de déplacement. C'est le temps qu'il faut pour relier Dutfield Yard et Mitre Square. En chemin, il aurait même pu avoir le temps de rencontrer Eddowes. Si ce n'est pas le cas, il a les 14 minutes suivantes pour se rattrapper et choisir celle qu'il lui faut..
1h20 à 1h34 : 14 minutes de battement. Repérage. Echange de politesses avec la future victime...Il a même le temps de siffler si l'envie lui prend ou même de raconter 10 histoires de Toto si ça lui chante.
1h35 : Il est vu en train de converser avec Eddowes (témoignage de Lawende).
1h35 à 1h44 : J'aurais pu dire 1h45 mais soyons exacte avec la déclaration de Watkins, ça fait 9 MINUTES à Jack pour faire la politesse à la dame (quelques secondes), la tuer et la mutiler (qqs minutes) mais tu peux soustraire la minute (temps pour relier Church passage à Mitre Sq.)
Quelque chose à redire ?
Ben ouais... si on s'en tient aux descriptions vestimentaires de Schwartz à propos du meurtre de Stride et de Lawende A propos du meurtre d'Eddowes, il va falloir expliquer comment il a eu matériellement le temps de changer de fringues et de procéder au massacre...A moins qu'il ne portait tous ces vêtements sur lui, qu'il a enlevé ceux qu'il portait au moment du meurtre d'Elizabeth Stride tout en courant vers Mitre Square... Pas très discret, non ? Et puis il a fallu, qu'il grandisse de 18cm...1 m60 selon le témoignage de Long sur le meurtre de Chapman...1 m 78 selon le témoignage de Schwarz sur le meurtre de Stride...Remarquez, en 1 mois...Pourquoi pas ?
- Mutine a écrit:
- Jack avait largement le temps et la quantité requise pour faire son "marché" parmi les madones du trottoir !
Ça se passe de commentaire, je pense. Enfin , il me semblait qu'on parlait d'êtres humains, de nénettes malchanceuses , contraintes par une société hostile et hypocrite, a vendre leur dignité de femme jusqu'à la déchéance....je ne pensais pas qu'on parlait de morceaux de viande sur l’étal d'un boucher de marché.....
- Mutine a écrit:
- Avoir une arme self défense n'était pas rare pour une prostituée. Eddowes possédait elle-même un couteau de cuisine dans son tablier au soir de sa mort (voir la liste d'objets retrouvés sur elle : procès verbal), ce qui fut certainement le cas de Stride, morte dans la même nuit !
Ce n'était pas un couteau de cuisine, mais un petit couteau de table, un couvert.
- Mutine a écrit:
- ''ce qui fut certainement le cas de Stride, morte dans la même nuit !''
Pour Eddowes c'est avéré. Pour Stride, ce n'est qu'une supposition... sans laquelle sa position de ''canonical victim'' ne tient pas la route.
- Mutine a écrit:
- Entièrement d'accord. Une recherche rigoureuse, des rencontres avec des professionnels (médecine, criminologie, etc...), un travail de fourmi, une certaine rationalité, voilà les pré-requis. En dehors de cela, point de salut.
Et puis surtout, il faut pas oublier les faits précis et avérés, vérifiables... En laissant de côté les idées préconçues, et les faisceaux de faits interchangeables qu'on peut souder ensemble pour leur faire dire ce qu'on veut a coup de :''il est possible'',''il n'est pas impossible que'', ''il devait'', ''tout porte à croire que'' .Et pis surtout , ne pas utiliser le mot PREUVE à tort et à travers, en dehors de sa signification réelle. Parce qu'en Histoire, un faisceau de concordances n'est malheureusement jamais une preuve ...et SE persuader qu'une chose est vraie en collant des ''peut – être'' ensemble parce qu'ils ont l'air de bien s'emboiter les uns dans les autres ne doit pas faire oublier que même un million de ''peut-être'' ne donne pas une réalité à une chose qui ne l'est pas. Ce serait à l'opposé de la démarche historique. Mais bon, on le sait tous, ça.
- Mutine a écrit:
- Oui et c'est aussi l'avènement d'une époque ! L'après-Jack se fit plus humanisant, d'où la rumeur de "réformateur social" qui collait au personnage...L'Angleterre se tourna vers le sort des pauvres de L'East-End en contribuant à l'amélioration de leurs conditions de vie (logements, salubrité des quartiers, nouvelles mesures...).
Jack L'Eventreur fut un héros malgré lui...
Wouah ! Là, du coup, je sais plus quoi dire. Ou alors il faut que je revois certaine définitions dans mon dictionnaire, je pense...Quand George Bernard Shaw, je crois, a qualifié dans un article, jack l'éventreur de ''réformateur social '', c'était l'expression désespérée mais mesurée d'un humour typiquement britannique...
La principale réforme appliquée rapidement dans l'East End londonien, grâce au ''héros malgré lui'', ce fut l'implantation de réverbère supplémentaire pour
diminuer l'étendue des zones d'ombres, la nuit... Les pauvres sont restés pauvres, les filles ont continué à se prostituer en se déchirant au mauvais gin pour pouvoir supporter leur déchéances, elles ont continué à mourir, la violence a perduré, aucune mesure contre les taudis et les marchands de sommeil n'a été prise avant le début du siècle suivant....Jack l'éventreur, cette ordure innommable,''un héros malgré lui'' ... y a de quoi rester songeur...