Après trois ans d'enquête, les résultats des analyses ADN ont confirmé lundi que le squelette découvert dans les sous-sols de Leicester est bien celui du roi de la dynastie des Plantagenêts, mort en 1485.
Il aurait donné son royaume pour un cheval mais a peut-être fini enterré sous un parking anonyme. Après plus de trois ans d'une enquête haletante, une équipe scientifique de l'université de Leicester doit révéler lundi si le squelette retrouvé à la fin de l'été dernier enfoui dans cette ville du centre de l'Angleterre est bien celui du roi Richard III.
Les résultats des analyses ADN doivent être annoncés lors d'une conférence de presse, mais de nombreux éléments permettent déjà de penser que les ossements, notamment un crâne présentant des traces de blessures, sont bien ceux du dernier des Plantagenêts, mort en 1485, à 32 ans.
Défait par les Tudors dans la bataille de Bosworth, qui a mis fin à la Guerre des Roses entre les deux dynasties, Richard III est resté dans la postérité comme un monstre, immortalisé par Shakespeare, une réputation considérée par les historiens comme erronée. À sa mort, son corps aurait été exhibé dans les rues de Leicester. Le lieu de sa sépulture est resté inconnu et a fait l'objet de nombreuses spéculations durant des années. On a pensé que le corps avait été jeté dans la rivière.
L'ADN d'une descendante au Canada
Des historiens et des archéologues ont mené un laborieux travail de recherches afin de tenter de retrouver une tombe sous une église détruite dans les guerres religieuses sous le règne d'Henri VIII. L'emplacement de l'ancienne église, recouvert aujourd'hui par un parking en pleine ville de Leicester, a pu être identifié. La municipalité a autorisé sa démolition et des fouilles ont permis d'exhumer un squelette bien conservé.
Restait à l'identifier. Or, par un concours de circonstances extraordinaire, l'historien John Ashdwon-Hill, auteur de The Last Days of Richard III, a réussi en reconstituant l'arbre généalogique du souverain à mettre la main sur une descendante vivant au Canada, qui a accepté de donner un prélèvement d'ADN. Les résultats de la comparaison devraient mettre fin à cinq siècles de mystère et des années de quête scientifique. Les amis de la Richard III Society espèrent «une nouvelle ère» qui réhabiliterait la réputation du «Lost King».
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