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 Serial collectionneur

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ElricWarrior
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Feuille de Sadique
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MessageSujet: Serial collectionneur   Serial collectionneur EmptyVen 16 Mar - 16:50



C'était la veille de Noël et aucune créature ne remuait dans la maison, pas même une souris. Les chaussettes avaient été soigneusement pendues à la cheminée, dans l'espoir que Saint Nicolas les garnisse bientôt de...vieilles culottes d'une psychopathe condamnée pour plusieurs homicides?

Oh, vous pouvez frémir, mais ils ne manquent pas les «collectionneurs» qui, au pied du sapin, auraient été ravis d'échanger un Kindle Fire flambant neuf contre les squames d'un serial-killer cannibale, un bibelot kitschissime issu de mains souillées d'actes innommables ou n'importe quoi d'autre déniché dans un scabreux catalogue de «murderabilia».

Le commerce du mal n'a, évidemment, rien d'une nouveauté. A la grande consternation des forces de l'ordre et des familles des victimes, le marché des œuvres d'art, babioles, mèches de cheveux et même rognures d'ongles de tueurs en série est une affaire qui roule depuis maintenant plusieurs années. Avant son exécution en 1994, les ventes mirobolantes de ses célèbres tableaux de clowns avaient assuré un salaire carcéral à six chiffres à John Wayne Gacy, coupable de sévices sexuels et de meurtres sur au moins 33 jeunes hommes enterrés pour la plupart dans le vide sanitaire de sa maison.

Sur Supernaught.com (une grande enseigne pour les «souvenirs et pièces de collection d'authentiques criminels») un petit message griffonné par Ted Bundy et demandant à un compagnon de cellule de lui rapporter des tartes aux fruits de la cantine peut devenir vôtre pour la modique somme de 3900$ [2990€], vous pouvez vous offrir la radio du rachis de Charles Manson pour 8500$ [6515€], une mèche de cheveux de Richard Ramirez, surnommé le «Traqueur de la Nuit», est à vendre pour à peine 150$ [115€] et l'addition pour un autographe d'Albert Fish, violeur d'enfants et cannibale du début du XXème siècle, s'élève à 30 000$ [22 995€].

Sur murderauction.com, les choses se passent comme sur eBay: vous pouvez enchérir sur tout et n'importe quoi, des boucles d'oreilles faites main par Dorothea Puente, gérante d'une pension où elle avait massacré plusieurs personnes âgées (mise à prix 380$-290€), à une enveloppe léchée par Dennis Rader, alias «BTK» (prix de réserve 325$-250€), en passant par la plaque minéralogique originale du van avec lequel Gacy allait travailler en 1978 (qui vient apparemment d'être adjugée à 4 999,99$-3834,35€). Toujours en quête des articles de votre psychopathe préféré? Allez faire un tour sur redrumautographs.com.

«Le mal est un trait physiquement contagieux»
Ce qui soulève une curieuse interrogation sur l'existence même de tels collectionneurs. Le problème sociologique des médias transformant les tueurs en série en stars est bien connu, mais le marché du murderabilia semble pourtant contrarier certains faits basiques de la psychologie humaine. Par exemple, prenez cette étude classique de psychologie sociale, publiée par Carol Nemeroff et Paul Rozin en 1994. Leur travail montre que, pour la plupart des gens, le mal est un trait physiquement contagieux.

Les participants déclaraient, entre autres, qu'ils auraient été ravis de porter un pull ou n'importe quel habit d'une personne aimée ou admirée, mais la grande majorité répugnait à l'idée d'enfiler quelque-chose ayant été porté, disons, par Adolf Hitler. Qu'importe que le vêtement eût été soigneusement lavé, cela n'aurait rien changé et leur puissante aversion se serait de même exprimée s'il avait été découpé en morceaux et recyclé en une pièce neuve. Et si un tel habit avait été réduit en cendres, ils n'auraient pas non plus souhaité les toucher.

Depuis cette publication inaugurale, ces résultats ont été corroborés dans d'autres études portant sur la pensée magique dans le domaine moral et où l'essence sociale d'un individu est considérée comme transmissible par le moindre contact indirect. Pour concrétiser devant vos yeux ébahis cette contagion morale, imaginez-vous frotter la brosse à dents de Casey Anthony sur votre crâne ou dormir avec le tricot de peau de Jerry Sandusky. Même en sachant que ces objets sont passés au pressing et ont été désinfectés, ils auront toujours tendance à provoquer un irrépressible sentiment de dégoût.

A l'ère victorienne, des anthropologues ont d'abord décrit ces croyances en les rapportant à divers rituels religieux, que ce soient les incantations de sorcellerie utilisant des éléments corporels volés ou, scandaleusement pour l'époque, les rites des religions officielles à l'instar de la tradition papale d'apposition des mains.

La canine gauche de Bouddha censée, il y a plusieurs millénaires de cela, avoir été récupérée sur son bûcher de crémation par l'un de ses diligents acolytes, a mené une vie plus légendaire encore que celle de son propriétaire initial. Après des milliers d'années de guerres sanglantes où s'affrontèrent les héritiers légitimes de la dent, elle trône aujourd'hui dans toute sa mordorée splendeur sur l'autel du «Temple de la Dent », au Sri Lanka. Ici, depuis des siècles, des gens arrivent quotidiennement des quatre coins de la planète pour se recueillir devant le croc étincelant d'un primate mort.

«L'erreur consistant à penser que les choses qui ont été un jour en contact les unes avec les autres le seront toujours»
Selon George Frazer, dont le livre The Golden Bough [La Branche Dorée] fut le premier à traiter scientifiquement de la superstition dans de nombreuses sociétés humaines, de telles croyances constituent une forme de «magie sympathique» reposant sur «l'erreur consistant à penser que les choses qui ont été un jour en contact les unes avec les autres le seront toujours».

C'est peut-être prématuré, me direz-vous, mais je ne serais pas surpris d'apprendre que certains athées idolâtres se sont d'ores et déjà mis à collecter les reliques corporelles et les effets personnels de Christopher Hitchens. Je mets d'ailleurs une option sur son stylo.

Ce que je veux dire, c'est qu'on n'a pas besoin de croire explicitement à des vertus héroïques pouvant déteindre de reliques corporelles ou à un malin capable de s'incarner en morpions pour ressentir une connexion ou une aversion très fortes à l'égard de tels objets. Comme l'ont démontré Bruce Hood, Paul Bloom ou encore Matthew Hutson, ce type de pensées superstitieuses affecte tout autant les esprits rationnels que les irrationnels.

«Les objets absorberaient l'essence cachée de la personne désirée»
De même, les idées qu'elles suscitent jouent sur nos comportements et dans des domaines que nous pourrions pourtant pensés dénués de toute superstition. Les fétichismes sexuels reposent sur le fait que l'individu excité sait qu'un objet particulier (comme une chaussure usée) a en quelque sorte absorbé l'essence cachée de la personne désirée. Vous avez sans doute quelques histoires personnelles et croustillantes en tête, mais je mentirais si je disais n'avoir jamais été intensément émoustillé par une canette de Coca light. (Au lycée, je me donnais du plaisir avec celle qu'avait bue un garçon sur lequel je flashais).

Ma propre mère m'a un jour avoué qu'elle gardait en secret le mégot d'une cigarette fumée par mon père avant qu'ils ne soient mariés. (Je ne préfère pas penser à ce qu'elle pouvait en faire). Et de fait, les commerçants auraient tout intérêt à s'attarder un moment sur les résultats d'une récente étude où des clients potentiels (hétérosexuels) avaient davantage envie d'acheter des vêtements quand ils avaient été portés par des vendeurs séduisants du sexe opposé.

Quelles sont les raisons d'un tel attrait?
Une autre étude menée par George Newman, Gil Diesendruck et Paul Bloom, et publiée récemment dans le Journal of Consumer Research [revue de recherche pour les consommateurs] pourrait permettre d'y voir un peu plus clair. Selon le postulat des auteurs, trois raisons permettent d'expliquer pourquoi des objets utilisés, portés ou même touchés par des célébrités font jaillir certaines valeurs et comment l'adoration ou la détestation qu'elles suscitent peuvent jouer sur cet effet.

Tout d'abord, de tels objets pourraient simplement évoquer des associations positives dans l'esprit du collectionneur, en le ou la transportant dans un univers mental désirable. (Chez ceux pour qui les faits divers sanglants sont une forme impersonnelle de «divertissement», comme d'autres regardent des films d'horreur, cela pourrait expliquer l'attrait du murderabilia, du moins chez certains collectionneurs).

Ensuite, les collectionneurs pourraient réagir à des intuitions liées à la valeur monétaire de ces articles –en somme, leur intérêt serait suscité par un flair économique, qu'importe que les objets soient sains ou maléfiques, dans l'espoir de capitaliser sur les croyances superstitieuses de potentiels futurs acheteurs. (Qu'il s'agisse d'un argument circulaire, les chercheurs l'admettent parfaitement).

Quant à la troisième et dernière explication, les collectionneurs seraient authentiquement motivés par un raisonnement essentialiste et des notions de contagion: ils espèrent que les qualités qu'ils attribuent aux célébrités, bonnes ou mauvaises, puissent déteindre d'une manière ou d'une autre sur eux une fois qu'ils auront acquis ces objets ou, à la limite, qu'en l'incarnant, ces objets leur permettent un quelconque accès spécifique à la célébrité.

«Plus les articles avaient été en contact étroit avec la célébrité, plus les participants de l'étude désiraient enchérir dessus»
Dans une série d'expériences conçues pour faire le tri entre ces hypothèses concurrentes, Newman et ses collègues ont quasiment exclu la première. S'il suffit d'une simple association entre des personnes fameuses (ou infâmes) et des objets pour que des acheteurs aient envie de mettre la main au porte-monnaie, alors le degré de contact physique entre les objets et les personnalités importe a priori peu.

Mais dans les faits, quand on leur demandait d'imaginer s'ils auraient eu envie d’acquérir divers objets ayant appartenu à une célébrité lors d'une vente aux enchères, plus les articles avaient été en contact étroit avec la célébrité, plus les participants de l'étude désiraient enchérir dessus. Par exemple, quand les chercheurs leur disaient «ce pull a été offert à Justin Bieber, c'était l'un de ses pulls préférés et il le portait souvent», leur intérêt dépassait celui des volontaires auxquels on avait précisé que la star ne l'avait «jamais porté».

Ce qui ne s'appliquait qu'aux célébrités aimées par les participants. A l'inverse –si vous détestez Bieber, tendez l'oreille– le désir d'enchérir diminuait à mesure que l'objet avait été proche d'une personnalité haïe. Par contre, en soulignant sa valeur commerciale («Nous avons beaucoup de demandes pour des articles ayant appartenu à cette personne, donc si vous le souhaitez, il est fort probable que vous puissiez revendre ce pull») l'effet était atténué, tant et si bien que des individus étaient prêts à acheter des objets attachés à des personnalités qu'ils n'aimaient pas et, là encore, plus le lien des objets avec la célébrité honnie avait été serré, mieux c'était.

Il y a donc une certaine satisfaction à penser que, même si vous n'êtes pas personnellement intéressé par ce pull de Bieber ou ce bracelet de Charles Manson, d'autres le sont –ces autres tout aussi essentialistes que vous, mais avec un panthéon de héros et de méchants différent.

L'énigme du murderabilia
Les chercheurs ont aussi observé d'intéressantes variations individuelles parmi les participants. Globalement, les effets précités étaient davantage prononcés chez ceux dont le degré de «sensibilité au dégoût» était élevé. Ce qui se mesure en demandant aux volontaires de préciser comment ils se situent par rapport à des propositions comme «Même si j'ai faim, je n'avalerais jamais un bol de ma soupe préférée si elle a été mélangée avec une tapette à mouches usagée mais soigneusement lavée» ou «Si un ami me propose un chocolat fantaisie qui a la forme d'une crotte de chien, je n'en goûterais même pas une bouchée». Il s'avère que plus vous êtes impressionnable, plus vous aurez tendance à attribuer une valeur quelconque à des objets ayant appartenu à des célébrités.

Et nous revoilà face à l'énigme du murderabilia. Si un raisonnement essentialiste motive en effet le marché de la bimbeloterie people, comment quiconque pourrait avoir envie de collectionner des objets maléfiques? Quelles vertus peut-on espérer acquérir d'une cuillerée de terre prélevée dans le Wisconsin et sur la tombe d'Ed Gein, ce tanneur de peaux humaines ayant inspiré le personnage de «Leatherface» dans Massacre à la tronçonneuse?

Quel genre de personne pourrait exhiber fièrement une huile médiocre peinte par Danny Rolling, alias «l’Éventreur de Gainesville» –qui avait traqué, violé et assassiné les étudiantes d'un campus de Floride avant de disposer leurs corps démembrés dans des mises en scènes macabres à destination de la police– en l'accrochant sur le mur de sa coquette chambre d'amis?

«Les femmes sont davantage attirées par les histoires de viol, d'enlèvement et de meurtre»
Bien qu'aucune étude n'ait été menée sur les attributs spécifiques des fans de murderabilia, le sexe des lecteurs d'ouvrages relatant des crimes authentiques pourrait nous fournir quelques précieuses indications.

Après avoir étrangement observé que les commentaires Amazon laissés sur ce genre de livres semblaient émaner quasi exclusivement de lectrices, les psychologues Amanda Vicary et Chris Fraley ont conduit un ensemble d'expériences méthodiques qui leur permis de confirmer leur hypothèse: les femmes sont davantage attirées par les histoires de viol, d'enlèvement et de meurtre que les hommes qui, si on leur donne le choix, s'orientent davantage vers des histoires de guerre. De plus, quand les crimes y sont précisément détaillés, ces livres sont préférés à d'autres où les questions scabreuses sont traitées de manière plus évasive.

Selon Vicary et Fraley, on peut mieux comprendre ces résultats a priori surprenants en s'appuyant sur le fait que, bien que les hommes aient statistiquement davantage de risques d'être les victimes de crimes violents, les femmes redoutent davantage de l'être, et ce de manière significative. Et les informations contenues dans ce genre de polars, en termes de survie, pourraient donc les rendre plus attirants aux yeux des femmes.

Des groupies de tueurs en série
Quant aux groupies des tueurs en série, on a là aussi quasi toujours à faire à des femmes et certains chercheurs ont avancé que ces obsessions féminines à l'égard des hommes atrocement violents pouvait s'expliquer comme une stratégie évolutive anachronique où les hommes les plus redoutables d'une société, du moins dans notre passé ancestral, correspondraient dans la plupart des cas aux partenaires les plus prisés. Je n'insinue pas pour autant que les collectionneurs de murderabilia sont majoritairement des femmes.

Un administrateur de murderauction.com m'a indiqué dans un mail que les inscriptions du mois dernier émanaient d'environ 25% de femmes, mais que les forums étaient «quasi toujours dominés par les femmes», s'il en jugeait par les pseudos des utilisateurs. On sait aussi que les femmes ont des scores bien plus élevés que les hommes sur l'échelle de sensibilité au dégoût.

Avec les observations de Vicary et Fraley sur les chroniques policières, on peut penser que les collectionneurs de murderabilia, hommes comme femmes, redoutent davantage ces crimes sensationnels que les non-collectionneurs. Ils souffrent aussi peut-être d'une illusion inconsciente où ce monstre moral ciblera d'autres personnes tout en les épargnant, grâce justement à leur lien unique avec des objets animés par l'essence du meurtrier, cette force effrayante et imprévisible qu'ils cherchent à mieux comprendre.

Ou alors l'explication est encore plus simple et épouvantable –ces collectionneurs admirent véritablement les tueurs en série, pour ce qu'ils sont.

Jesse Bering

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MessageSujet: Re: Serial collectionneur   Serial collectionneur EmptySam 17 Mar - 19:42

Il me semble avoir lu cet article sur Slate .fr.
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