Avec Poe et Hodgson, un des auteurs dont Lovecraft reconnait l'influence.
Voir l'article sur Hérésie: http://www.heresie.com/etrange/machen.htm
Fils unique d’un prêtre anglican curé de village, Arthur Llewelyn Jones-Machen, dit Arthur Machen est né à Caerleon, Newport, Pays de Galles, le 3 mars 1863. Mort à Beaconsfield, Angleterre, 15 décembre 1947.
Il fit ses études à la Cathedral School de Heresford, mais appréciait particulièrement les livres de la bibliothèque de son père et les promenades dans la campagne du Gwent. Il publia un poème mystique, Eleusinia en 1881, puis partit pour Londres où il travailla dans diverses maisons d'édition avant de se consacrer totalement à la littérature. Employé d’un libraire, il découvre les écrits de Nicolas Flamel... de là naît sa passion pour l’alchimie et l’occultisme. Il commence à écrire, d’abord des poésies, puis se lance dans quelques traductions qui feront date (L’Heptaméron de Maguerite De Navarre, les Mémoires de Casanova).
Après la mort de sa première femme, il rejoignit la société secrète de l'Ordre de la Golden Dawn (Ordre hermétique de l'Aube dorée), fut aussi acteur, et se remaria en 1903.
Sans doute aussi un de ceux dont on ressent le plus l'influence sur HPL, né vingt-sept ans plus tard mais mort 10 ans plus tôt.
Son roman
Le Grand Dieu Pan (1894) contient déjà tout Lovecraft : On y voit un scientifique procéder à une opération sur le cerveau d’une jeune fille afin qu’elle puisse voir la vraie réalité, qui se cache sous les apparences, mais elle en devient folle. De cette rencontre avec le dieu Pan, naîtra une fille qui à l’âge adulte sèmera le désespoir et le suicide. Horreur « innommable » « indicible » qu’on retrouvera chez le solitaire de Providence. Le thème de l’union entre une femme et un de ces êtres innommables sera aussi celui de « L’Abomination de Dunwich ».
Tout aussi « protolovecraftien » les
Chroniques du Petit Peuple : le « Petit peuple » de Machen n’a rie à voir avec des gentilles fées et des lutins farceurs : ce sont des créatures terrifiantes qui vivent à coté de nous et qui font déjà penser aux Grand Anciens de HPL. Ce recueil contient une des plus fascinantes nouvelles de la littérature fantastique :
Le Peuple Blanc. Elle débute par une conversation sur la nature du mal authentique : ce n’est pas ce qui juste condamnable socialement, mais il est d’une nature spirituelle, occulte, et demande une sorte d’ascèse comme la sainteté. Suit alors le journal d’une jeune fille initiée depuis son enfance par sa nourrice, visiblement liée à la sorcellerie ancienne. Elle décrit ses contacts avec un monde parallèle qui semble merveilleux et les histoires que lui raconte la nourrice.
La fin est plus obscure : elle découvre que derrière l’enchantement se cache les plus sombres horreurs et se donne la mort. Lovecraft, commentant Le Peuple Blanc en déduit là aussi qu’elle était enceinte d’un de ces être.
Après son second mariage avec une anglicane, Machen reviendra au christianisme. Ses histoires seront alors empreinte de merveilleux chrétien, et il faut bien le reconnaitre, bien moins intéressantes.
En 1914, pour soutenir les troupes anglaises sur le front, il écrit
Les Archets dans le journal londonien
Evening News. Cette nouvelle montre les fantômes des archets de la bataille d’Azincourt, menés par Saint Georges, repousser les allemands. Six mois plus tard, après la bataille de Mons en Belgique, le bruit se répand que les soldats anglais ont bien vu St Georges et ses archets fantômes venir à leur aide. Machen essaya de couper court aux rumeurs en republiant l'histoire en août sous la forme de livre avec une longue préface affirmant que les rumeurs étaient fausses et tiraient leur origine de sa nouvelle, mais la légende était née ! (Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Anges_de_Mons )
Je vous conseille fortement de lire
Le Grand Dieu Pan ainsi que
Chroniques du Petit Peuple, tous les deux réédités chez Terre de Brume :