C'est vrai qu'on trouve des histoires de géants dans beaucoup de civilisations. Les myhtes indo-européens sont plein de géants chez les scandinaves, de géants et de Titans chez les grecs, d'Asuras en Inde.
Et dans la Bible on trouve le très célèbre Génèse 6:
1 Lorsque les hommes eurent commencé à se multiplier sur la face de la terre, et que des filles leur furent nées,
2 les fils de Dieu virent que les filles des hommes étaient belles, et ils en prirent pour femmes parmi toutes celles qu'ils choisirent.
3 Alors l'Éternel dit : Mon esprit ne restera pas à toujours dans l'homme, car l'homme n'est que chair, et ses jours seront de cent vingt ans.
4 Les géants étaient sur la terre en ces temps-là, après que les fils de Dieu furent venus vers les filles des hommes, et qu'elles leur eurent donné des enfants : ce sont ces héros qui furent fameux dans l'antiquité
...Qui à donné naissance à l'histoire des
Néphilims trés utilisée en ce moment en littérature fantastiques, et qui seraient nés de l'union de femmes avec des anges...
Dante, dans
La Divine Comédie, décrit le puits des géants dans
L'Enfer chant XXXI, où d'ailleurs il méle les titans myhologiques au roi Nemrod de la Bible, un de ceux qui travaillèrent à la tour de Babel.:
(...)
J'avançai quelque peu la tête, et crus dans l'ombre
Apercevoir des tours hautes en très-grand nombre.
— « Maître, dis-je, apprends-moi quelle est cette cité? »
Et lui me répondit : « La nuit et la distance
Des objets que tu vois ont changé l’apparence ;
Ton esprit se méprend sur la réalité.
Tu verras bien, lorsque tu toucheras au terme,
Combien l'éloignement trompe même un œil ferme ;
Mais, afin d'arriver, pressons un peu le pas. »
Puis il me prit la main, et d'un son de voix tendre :
— « Avant d'aller plus loin, dit-il, je veux t'apprendre,
Afin que ces objets ne t'épouvantent pas,
Que ce ne sont point là des tours comme il te semble,
Mais des géants plongés dans un puits, tous ensemble,
Tout à l'entour du bord, du nombril jusqu'aux pieds. »
Comme, quand au soleil un brouillard vient se fondre,
Les objets par degrés cessent de se confondre
Et bientôt le regard les revoit tout entiers :
Ainsi mon œil perçait cette atmosphère noire,
Plus je me rapprochais du puits expiatoire ;
Et mon erreur s'enfuit, mais la peur arriva.
Comme on voit le château de Monteregione :
De tours et de bastions sa tête se couronne,
De même, sur le bord qui ceignait ce puits-là,
S'élevaient à mi-corps comme des tours solides,
Ces horribles Titans, ces géants parricides,
Et qu'en tonnant, menace encore Jupiter.
Et de l'un d'eux déjà je voyais la figure,
Les épaules, le tronc plus bas que la ceinture,
Et les bras qui pendaient sur les hanches de fer.
La nature fut sage et prévoyante mère
En cessant de créer ces monstres sur la terre,
En enlevant à Mars de pareils instruments.
Elle met l'éléphant et la baleine au monde,
Et le fait sans regret ; et sa bonté féconde
Se marque en traits profonds dans ces enfantements.
Car alors qu'à la force animale et méchante
S'ajoute de l'esprit la force intelligente,
Il n'est plus de remparts pour repousser le mal.
La face du géant était énorme, comme
La pomme que l'on voit à Saint-Pierre de Rome.
Son corps se rapportait à ce chef colossal.
La rive autour du puits en ceinture arrondie
Qui couvrait de son corps la plus grande partie,
En laissait voir assez pour qu'en vain trois Frisons
Eussent pensé toucher sa tête surhumaine,
Puisque je mesurais trente palmes sans peine,
De son cou jusqu'au bord recouvert de glaçons.
« Raphel amech maï Zabi...» d'un ton farouche
Tels sont les premiers mots échappés de sa bouche,
Qui ne connut jamais de plus tendres refrains.
Et mon guide vers lui se tournant : « Misérable,
N'est-ce donc point assez de ta corne effroyable
Pour épancher ta rage ou tes amers chagrins ?
Cherche autour de ton cou : tu verras la courroie
Qui l'y tient attachée, âme au vertige en proie !
Tes flancs démesurés, — regarde — en sont couverts ! »
Puis à moi : « Ce démon s'est décelé lui-même.
C'est le géant Nembrod, de qui l'audace extrême
D'idiomes discords affligea l'univers.
(...)
La scène illustrée par Gustave Doré: