LEGENDES SUR LES MORTS

LEGENDE SUR L'AME DES MORT "La forêt de Fontainebleau hantée ??" (La France Pittoresque de J. GOURDAULT, 1923).

De tout temps, les forêts, avec leur majestueux silence et leurs hauts troncs dont l'aspect semble témoigner d'une durée éternelle, ont agi sur l'esprit de l'homme, qui les a peuplées d'êtres mystérieux et redoutables.

Chez les Anciens, c'étaient des lieux sacro-saints où régnaient les divinités. Diane-Artémise particulièrement avait l'empire des bois et des bêtes fauves qui les habitaient ; puis au dessous d'elle, venaient des génies secondaires : les Satyres velus et cornus, aux pieds de chèvre : les Faunes taquins et moqueurs, les Sylvains dont on effrayait les enfants, les Silènes ventrus et ivrognes qui possédaient la sagesse orphique et qu'on enchainait de fleurs - demandez à Virgile - pour les contraindre à chanter et à prédire, puis toute une famille de nymphes ou de dryades, et enfin Pan, le grand dieu pastoral et forestier, dont la voix était si retentissante et qui vaticinait, lui aussi.

Quand le christianisme eut évincé cette hiérarchie de dieux et de  demi-dieux païens, les fées et les lutins prirent leur place. Les vaste futaies de la Gaule eurent leurs Korrigans, leurs fadets, leurs sorcières, leurs hommes-loup, habitant des grottes retirées dont nul humain n'eût osé s'approcher. Autant que toute autre, la forêt de Fontainebleau s'emplit de ces êtres redoutés et maudits. Longtemps, par exemple, elle fut hantée par une apparition fantastique que l'on appelait "Le Grand Veneur". La nuit, les halliers retentissaient d'un bruit effroyable : c'était la chasse mytérieuse qui passait, avec sa meute infernale et ses piqueurs tout de rouge vêtus. Ce fantôme, que tant de gens prétendaient avoir vu de leurs yeux. Le mercredi 12 août 1598, le roi Henri IV, chassant dans la forêt entendit des jappements de chiens, des cris et des sons de trompes, qui n'étaient pas ceux des bêtes et des gens dont sa suite était composée, sur quoi, s'imaginant que des intrus se permettaient de gêner sa chasse, il commanda au comte de Soissons de pousser en avant pour voir qu'elles étaient ces téméraires. Le comte vit un grand homme noir qui l'interpella dans l'épaisseur des broussailles et disparut.

En Angleterre, un chevaucheur nocturne du même genre, était, l'ombre d'Arthur, le héros breton, qui durant sa vie avait été un chasseur forcené. En Provence, il y avait le Chasseur Blanc, ailleurs, venait le Caïn, puis, en Allemagne, le fameux rois des Elfes. Le point de départ commun de toutes ses traditions de même ordre, c'était la croyance que les âmes des morts identifiées avec les souffles des vents, se rassemblaient en troupe dans les airs : le mugissement de la tempête n'était que le bruit que ces âmes faisaient en passant.

Voici la tombe de Margorie McCall au  Shankill cemetery de Lurgan en Irlande. Cette pierre tombale porte une étrange inscription (“Lived Once, Buried Twice") dont voici l'explication.

La légende de Margorie McCall

Après avoir succombé à la fièvre en 1705, l'irlandaise Margorie McCall fut inhumée dans la précipitation pour éviter la propagation de la maladie. On l'enterra avec une bague précieuse, que son mari ne sû ôter en raison de l'enflure de son doigt. Cela faisait d'elle une  meilleure cible pour les voleurs de corps, qui pourrait gagner de l'argent tout à la fois sur sa dépouille et sa bague.

La nuit qui suivit son ensevelissement, les pilleurs de tombes ont commencé à creuser. Il leur fut impossible d'extraire la bague du doigt, ils dècidèrent de lui couper le doigt. Aussitôt Margorie se réveilla de son coma, se redressa et poussa un cri.

Le sort des pilleurs de tombes reste inconnue. Une histoire dit que les hommes sont tombés raide mort, tandis qu'une autre déclare qu'ils ont abandonnés la profession.

Quant à Margorie sortie de son trou, elle décida de rentrer dans son domicile.

Son mari John, un médecin, était à la maison avec les enfants quand il entendit frapper à la porte. Il dit aux enfants: «Si votre mère était encore en vie, je jurerai que c'était sa façon de frapper à la porte."

Lorsqu'il ouvrit celle-ci et qu'il vit son épouse vêtue de ses vêtements d'ensevellisement, tâchés du sang dégoulinant de son doigt, il tomba raide mort sur le sol. Il fut inhumé dans la sépulture que Margorie avait quitté, quant à elle, elle se remaria  plusieurs fois et eut beaucoup d'enfants.

Alors ça, c'est une histoire drôlement optimiste !!

Comme quoi tout peut arriver !