Sir Frederick Treves : Elephant Man (1923)

En février 1923, sir Frederick Treves (1853-1923) publie « The Elephant Man, and other Reminiscences », ouvrage où le célèbre chirurgien et maître de conférence en anatomie à la faculté de médecine du London Hospital de Londres revient sur douze cas qui ont marqué sa longue et prestigieuse carrière. L’histoire de « L’homme éléphant » est la première d’entre elles.
Celle-ci nous est connue par le superbe film de David Lynch, certes. Mais lire le témoignage original du docteur est encore plus saisissant.
Il faut cependant garder en tête quelques erreurs et imprécisions commises par Treves :
1) « L’homme éléphant » se nommait Joseph Merrick, et non John. Une telle confusion est presque perturbante…
2) Sa mère ne l’a pas abandonné, mais est décédée quand Joseph n’avait que dix ans. Joseph dut quitter le foyer de son père, remarié quelques mois plus tard, fut recueilli quelques temps par son oncle, mais fut contraint d’abandonner tout domicile familial. Il finit par être admis dans un asile de pauvres.
3) plus complexe et plus cruel encore : s’il fut exploité par des « montreurs de monstres », Joseph Merrick est à l’initiative de cette démarche, et s’est proposé de lui-même… ne pouvant gagner sa vie « comme tout le monde », il dut trouver ici un moyen de subvenir à ses besoins.
Malgré ces quelques éléments biographiques erronés, le témoignage de Frederick Treves reste poignant. Véritable leçon d’humanité, les réactions, remarques et attitudes de Joseph Merrick sont désarmantes de simplicité et de naïveté – une naïveté qui nous interroge sur notre capacité à nous émerveiller, et à aimer.
Pour plus d’informations sur ce passionnant témoignage, voir la postface d’Anne-Sylvie Homassel (« Elephant Man », Éd. Du Sonneur, 2011), ou, plus détaillé, « Elephant Man » de Michael Howell et Peter Ford (Éd. J’ai Lu, 1980)
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Lecture, Illustration et Musique de Tindalos