Comment peut-on être à la fois un grand séducteur et l'un des plus grands criminels du xxe siècle ?
Jusqu'à la découverte de cette correspondance, tout n'était que spéculation.
Au fil de cet échange épistolaire, le philosophe Botul, auteur de La Vie sexuelle d'Emmanuel Kant, conduit Landru à se dévoiler...
Ces lettres nous offrent enfin un témoignage direct du monstre de Gambais, celui d'un Landru voulant remédier à la triste condition des femmes...
Lettre A.6
La Santé, le 2 juin 1919
Monsieur Jean-Baptiste Botul
36, rue de la Faisanderie
Paris
Cher ami,
Je commence à douter de la Justice de mon pays. Il serait temps de mettre fin a cette mascarade. Je devrais maintenant être libre. La police n’a toujours aucune preuve pour étayer ses divagations, elle va se présenter à mon jugement avec quelques grammes de cendres et un bassin de mouton2.
Mon avocat est pessimiste. Il pense que je vais devoir aller devant une cour d’assises. C'est un comble. La tournure des événements est telle que ça va bientôt être à moi de prouver mon innocence. Cher ami, que Dieu vous préserve de tomber dans les griffes de cette Justice.
Je viens de relire votre lettre. Cette fois je suis d’accord avec vous sur le fond, mais je ne partage pas tous vos excès. Je suis en particulier très attaché à la religion et je me sens même souvent coupable d’avoir trop aimé les femmes. Comme de nombreux pécheurs, j’essaie de fuir mes responsabilités en me disant que je les ai toujours respectées. Je suis un saint homme, Monsieur. Connaissez-vous beaucoup de gens capables de garder un secret dans des moments si difficiles 3?
Je vous prie d’accepter mes amitiés sincères.
Landru
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