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 A la recherche du crâne de Goya

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ElricWarrior
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Feuille de Sadique
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MessageSujet: A la recherche du crâne de Goya    A la recherche du crâne de Goya  EmptyVen 12 Avr - 6:13

Entre le jour de sa mort, le 16 avril 1828, et celui de son inhumation, le surlendemain, au cimetière de la Chartreuse, à Bordeaux, le fameux “pintor” a perdu la tête. Depuis, son crâne joue à cache-cache sur les bords de la Garonne. Dernière apparition : 1955, au marché aux puces de Meriadeck…

Où est-il ? Dans quel grenier, au fond de quel placard peut-il bien se cacher ? A moins qu’il ne soit au contraire fièrement présenté dans le cabinet de curiosités de quelque particulier girondin ? Le crâne de Francisco de Goya (1746-1828) se trouve en tout cas quelque part à Bordeaux ou alentours. Jacques Rouhaud en est sûr. Cet ancien journaliste, écrivain et éditeur, qui, toute sa vie, fut hanté par la figure du génial peintre aragonais — au sens propre comme au figuré, puisqu’il va jusqu’à lui ressembler physiquement, c’est étrange et c’est frappant ! — l’affirme : « Les Espagnols ont longtemps cru que ce crâne se trouvait chez eux, et, régulièrement, la presse ibérique a annoncé qu’on l’avait été retrouvé, à Salamanque notamment. Sans fondement. C’est à Bordeaux, et nulle part ailleurs, qu’il faut le chercher. » Jacques Rouhaud en est persuadé : la dernière fois qu’on l’a vu, c’est, au milieu des années 1950, chez un brocanteur des puces de Meriadeck — ce quartier insalubre de la capitale girondine qui fut entièrement rasé peu après. Depuis, le crâne du célèbre « pintor » a disparu du paysage et des esprits. Mais Jacques Rouhaud ne désespère pas de le retrouver un jour.

“Il manque encore quelques pièces au puzzle”

Par quelles péripéties ce crâne a-t-il bien pu arriver sur les bords de la Garonne alors que le reste de la dépouille du peintre se trouve aujourd’hui inhumé à Madrid, dans l’église San Antonio de la Florida ? Fuyant l’absolutisme de Charles IV et l’Inquisition espagnole, Goya vécut à Bordeaux les quatre dernières années de sa vie (avec sa jeune compagne Leocadia et leur petite fille de 10 ans, Maria del Rosario), et y mourut dans la nuit du 15 au 16 avril 1828, à l’âge de 82 ans, des suites d’une attaque cérébrale. Après deux longues semaines d’agonie, le peintre s’éteignit là, sous les toits d’un bel hôtel particulier dans le plus pur style classique bordelais, au 57, cours de l’Intendance. Le bâtiment existe toujours : il héberge aujourd’hui l’Institut Cervantès de Bordeaux, où se trouvent encore, au troisième étage, les cheminées, les miroirs et les parquets qui furent ceux de Goya et de sa famille. Dans la cave, sur un mur, en grandes lettres, le mot sangre (sang), écrit mystérieusement à la suie de bougie dans une graphie caractéristique du XVIIIe siècle, pourrait bien avoir été le dernier mot laissé en ce monde par le grand artiste visionnaire : son œuvre tardive, en particulier les séries de gravures – dont les fameux « Désastres de la guerre », réalisés en grande partie à Bordeaux – ne dénonçaient-elles pas sans détour les violences et la bêtise humaine ?





Comment donc sa tête lui fut-elle subtilisée dans les heures qui suivirent son décès, avant que son corps ne soit inhumé – décapité, mais avec son chapelet et sa palette – le surlendemain (17 avril 1828) au cimetière de la Chartreuse ? « Il manque encore quelques pièces au puzzle », reconnaît Jacques Rouhaud, mais il apparaît que « le nouveau Vélasquez », comme on surnommait alors déjà Goya, intéressait au plus haut point les scientifiques de son époque, curieux de savoir ce qui pouvait bien se cacher dans la boîte crânienne d’un génie. Déjà, son corps, hors norme, était celui d’un colosse ! Sans parler de la surdité aux causes non identifiées qui l’avait affecté brutalement à l’âge de 46 ans, ni des symptômes mêmes manifestés peu avant son décès, à l’époque inexpliqués : aphasie et hémiplégie. Et c’est ainsi qu’un certain Dr Gaubric, brillant anatomiste bordelais, auteur d’une thèse soutenue en 1820 à Montpellier sur les traumatismes du crâne, et par ailleurs proche de Leocadia, aurait, avec l’autorisation de cette dernière qui sans doute se laissa convaincre au nom de la science, commandité et exécuté l’acte sacrilège.

Oublié dans une salle d’anatomie de l’école de médecine

Lequel eut lieu dans le laboratoire du professeur Brulatour, « spécialiste de l’anatomie et de la neurophysiologie du cerveau », au sein de l’école de médecine de Bordeaux, d’après l’acte laissé par le Dr Gaubric dans le cercueil du peintre, et que l’on ne découvrit, en même temps que l’absence du crâne, que soixante ans plus tard, en 1888, lorsque l’Espagne demanda qu’on lui rende la dépouille de cette grande figure nationale, symbole de liberté. Quels furent les résultats de la « craniotomie » pratiquée par les savants, et à quelles conclusions arrivèrent-ils ? Aucun document, nulle part, ne fut jamais retrouvé à ce sujet, mais le crâne de Goya, lui, ne fut pas pour autant « restitué à la dépouille, comme l’indique l’acte du Dr Gaubric, mais conservé dans une salle d’anatomie de l’Ecole de médecine », où il resta près d’un siècle, devenant bientôt un élément parmi d’autres de l’ossuaire de travail des internes.

Par quelle nouvelles péripéties arriva-t-il finalement à l’aube des années 1950 dans l’arrière-boutique d’un cabaret espagnol juste en face de l’école de médecine, le Sol y Sombra – « le soleil et l’ombre », en référence aux arènes espagnoles que Goya aima tant fréquenter, et où le prix des places n’était pas le même selon qu’elles étaient à l’ombre ou au soleil ? Située en plein quartier des Capucins, un quartier populaire prisé des réfugiés espagnols dans l’entre-deux guerres, l’Ecole avait décidé de renouveler son ossuaire. Un étudiant qui fréquentait le « Sol y Sombra » comme d’autres établissements de ce quartier où la jeunesse bordelaise venait volontiers s’encanailler (il n’était pas rare d’y assister à un spectacle de flamenco tout en y dégustant une soupe au fromage à deux heures du matin), proposa alors aux tenanciers de leur faire passer le crâne de leur génie national, plutôt que celui-ci soit jeté avec les autres pièces dans la fosse commune d’un cimetière municipal. C’est du moins ce que relate alors la presse espagnole, donnant ainsi au prestigieux crâne une popularité certaine, les habitués du « Sol y Sombra » allant volontiers le saluer lors de leurs joyeuses tournées.

Jusqu’à ce que l’établissement ferme du jour au lendemain à la suite d’un crime passionnel, une certaine nuit de 1955. « Tout son mobilier fut vendu aux puces de Meriadeck – et le crâne de Goya avec », explique Jacques Rouhaud. Aujourd’hui, il ne reste plus rien ni du Sol y Sombra, ni du marché de brocanteurs de Meriadeck, ni du campus de la faculté de médecine (qui a déménagé), ni, d’une façon générale, du visage de Bordeaux que connut Goya – un port sale, comme l’étaient alors tous les ports. Mais le crâne du peintre lui, « doit être toujours là, quelque part, vraisemblablement dans le quartier des Capucins, rêve Jacques Rouhaud. Ce serait formidable d’arriver à le retrouver. Le nom de Goya doit y être écrit à l’encre noire. » A défaut de pouvoir pratiquer une craniotomie, qui sait s’il aurait encore des choses à nous apprendre sur le peintre et son génie ?

A la recherche du crâne de Goya  Le-cenotaphe-de-goya-se-trouve-au-cimetiere-de-la-chartreuse-a-bordeaux

Le cénotaphe de Goya se trouve au cimetière de la Chartreuse, à Bordeaux.

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