L'affaire du curé d'Uruffe est un fait divers criminel français qui défraya la chronique à la fin des années 1950.
Elle concerne un double crime commis par le prêtre catholique Guy Desnoyers (24 février 1920 - 21 avril 2010).
En 1956, Guy Desnoyers, le curé de la paroisse d'Uruffe, petite commune de Meurthe-et-Moselle, entretient des relations avec plusieurs femmes de la région dont des mineures, l’opinion n’en est pas plus émue que cela. Parmi ses maîtresses, il a une relation avec une jeune fille de 18 ans, Régine. Cette dernière tombe enceinte mais accepte de garder le secret de la paternité. Elle refuse cependant d'avorter ou d'abandonner le bébé.
Le 3 décembre 1956, à peine un mois avant la date prévue de l'accouchement, le curé d'Uruffe prend peur et tue la jeune fille à l'aide d'un revolver. Effrayé que l'on découvre une ressemblance entre lui et le fœtus (à ce moment-là encore viable), Guy Desnoyers éventre Régine à l'aide d'un canif - on a écrit à l'époque "couteau de scout", il fouaille le ventre de sa maîtresse et en extrait l'enfant déjà viable. Il lui lacère le visage en forme de croix de Saint-André et le baptise, puis le poignarde et le défigure de peur qu'en regardant l'enfant on reconnaisse ses traits.
Quelques heures après, c'est lui-même qui mène le bal des recherches, récite le "De profundis" quand on retrouve les corps encore réunis par le cordon ombilical, et utilise les armes de son sacerdoce pour se disculper aux yeux de la police, un manuel de théologie à la main : "Je connais l'assassin, mais je suis lié par le secret de la confession : c'est écrit là !".
Le curé est placé en garde à vue deux jours après le meurtre et l'affaire fait scandale : la France entière est horrifiée par ce crime.
Le procès débute le 24 janvier 1958 à la cour d'assises de Nancy devant une foule qui réclame la peine de mort. Mais les jurés reconnaissent finalement à l'accusé des circonstances atténuantes étant donnée sa fonction de prêtre, et Guy Desnoyers échappe à la peine capitale. Il est condamné aux travaux forcés à perpétuité.
La liberté conditionnelle lui est accordée en 1978, après 22 ans de détention.
Le double crime du curé d'Uruffe, qui aurait certainement valu la peine de mort au français moyen, ne saurait mieux illustrer le pouvoir de l'Eglise dans une France pourtant laïque au début du siècle dernier. Il était pourtant un simple et modeste curé de campagne. Plus insignifiants encore devaient être sa pauvre victime et l'enfant à naître aux yeux de l'Eglise pour qu'elle use de son influence dans une affaire de crime aussi répugnante.
La famille et la photo de la victime
La tombe de la victime
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"CE QU'IL Y A DE MEILLEURS DANS LES RELIGIONS, CE SONT LEURS HERETIQUES."Nietzsche
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